En Guinée, comme dans beaucoup de pays africains, le port de Baya par les femmes est devenu un véritable phénomène de société. Apparemment un simple collier de perles, le Baya est devenu un accessoire aux multiples pouvoirs, des pouvoirs controversés : envoûtant, sensuel, aphrodisiaque, amulettes de protection… chacun y va de ses commentaires.
Au carrefour Constantin, dans la commune de Matam, Amara Soumah, 28 ans, détient un atelier de fabrication de colliers de perles de toutes sortes. Mais l’un de ces articles les plus affectionnés par la gent féminin est le Baya. « Il y a plusieurs catégories de Baya : il y en a de couleur argent, couleur or, il y a des Bayas lumière, il y a des Bayas gros grains ou petits grains », explique Amara.
Le Baya de couleur lumière, selon lui, est très sollicité en raison de son implication envoutante. « Quand il n y’a plus de lumières dans la chambre, il brille sous la robe de nuit et capte l’attention du monsieur qui se rend compte immédiatement qu’il est à côté d’une femme», dit-il.
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Depuis la nuit des temps, le Baya est un collier de perles que beaucoup d’Africaines portent autour de la taille. A l’origine, il était porté pour ses pouvoirs de guérison et de protection. Aujourd’hui, il est devenu un moyen de charmer les hommes, à cause de son caractère érotique qui est authentifié par les porteuses. « Mon mari me dit qu’il est excité à chaque fois qu’il touche mon Baya. C’est pourquoi, je ne m’en sépare jamais », témoigne Nantènin Koulibali, ménagère vivant à Coléyah Domino. Un aveu partagé par Houssénatou Bah, vendeuse de produits cosmétiques au marché d’enco5. Elle pense que le Baya a un effet magique sur les hommes.
Selon plusieurs déclarations faites par les femmes, Il n’y as pas de nombre fixe de colliers pour produire des effets sur les hommes. « Il y’a des femmes qui portent plusieurs Bayas à la fois, alors que d’autres ne portent qu’un seul. Tout dépend de la volonté et des moyens de la porteuse », précise Marguérite Haba, agent technique de santé.
Une question se pose : comment un simple collier porté autour de la taille d’une femme peut influencer la sexualité d’un homme ? En réponse, un prof de sociologie, dans l’anonymat, évoque une question de représentativité. « En général, les représentations forgent les comportements sociaux. Donc, le port de Baya est un phénomène qui laisse entrevoir le rapport entre homme et femme. Le Baya a une valeur attractive », dit-il.
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Le problème, selon des constats, c’est que bien de jeunes filles confondent dorénavant le Baya à la débauche en raison de son utilisation inaccoutumée. « Pour attirer l’attention des hommes, elles laissent leurs Bayas à découvert. Ce qui ne peut se faire sans exhiber une partie des fesses », regrette le prof. Dans les rues de Conakry, on les rencontre partout. En général, elles portent des jeans et autres pantalons de ‘’taille basse’’.
GMC