A Conakry, la quasi-totalité des jeunes guinéens passent la journée dans les cafétérias. Tous les jours, ils s’y retrouvent pour discuter. Au menu, le sport, la politique, la culture, les problèmes de famille et bien d’autres sujets du moment. En filigrane de cet état de fait, se trouve une triste réalité : le manque de travail.
Les cafétérias, les buvettes et autres bistrots de loisir ne désemplissent pas à Conakry. Ce sont tout au contraire des endroits particulièrement prisés par les jeunes de Conakry. Du matin au soir, ils s’y retrouvent pour discuter de leurs préoccupations respectives ou pour tuer le temps et essayer d’oublier les soucis quotidiens en parlant de sport, de la culture, de la situation sociopolitique du pays, etc. En réalité, tous ou presque essayent de noyer un chagrin, le plus souvent lié au manque d’emploi. Abdourahmane SOW est de ceux-là : « Je viens ici pour passer du bon temps avec mes amis quand tout va mal. Et ça me fait du bien d’être parmi eux, parce que je me sens à l’aise. On parle de tout ce qu’on veut ici », explique-t-il. Pour d’autres, la cafétéria offre une sorte d’exutoire. En témoigne Ibrahima Soumah, chauffeur de taxi : « les bars sont pour moi des lieux de repos. Je préfère me reposer ici que de partir à la maison. Si je pars à la maison, avec les problèmes de famille, mes soucis pourraient être décuplés. Alors que quand je suis là, je me sens libre et le café-noir me donne plus d’énergie pour travailler ».
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Pour Oumar Touré, diplômé en sociologie, le manque de travail conduit de nombreux jeunes gens aux cabarets. Et il accuse le gouvernement et raconte son désarroi : « Ça me fait très mal d’être assis à tout moment. Je suis assis là par ce que je n’ai pas où travailler. Je ne peux pas rester tout temps stressé à la maison, il faut que je vienne ici pour me distraire ».
Assis à côté de lui, Moussa Sylla, tout aussi diplômé, préfère les ‘’maquis’’. Il y passe le plus clair de son temps à attendre des généreux qui lui offrent quelques topettes de whisky. Il reprend le chemin de la maison que pour le besoin de se coucher « Je ne veux pas penser à la souffrance que j’ai endurée pour obtenir mon diplôme pour en fin rester sans job depuis des ans. Je risque d’en mourir ! », dit-il.
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Selon Sow Amadou Oury, un chef de secteur de Sonfonia dans la banlieue de Conakry, partir prendre son café est plutôt normal, mais y rester pour toute la journée explique le manque de travail. Il déplore le fait que beaucoup de jeunes refusent de se démerder et accusent le gouvernement de ne rien faire pour favoriser l’emploi.
Mohamed DORE
(Stagiaire)
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