Dans l’optique de la tenue prochaine des élections communales, un des défis auxquels les partis politiques ont été le plus confrontés, c’est la composition des listes de candidature. Au-delà du difficile choix des candidats au sein de leurs formations respectives, les grands partis politiques en particulier, avaient à résoudre l’épineuse question de la proportion à octroyer aux alliés. Et c’est surtout le RPG-arc-en-ciel, comptant le plus d’alliés, qui a été confronté au problème. Mécontents de la part à eux initialement accordée, des partenaires d’importance ont menacé d’aller en solo et de provoquer ainsi un divorce de fait. Devant le risque d’une telle perspective aussi bien pour le parti au pouvoir que pour les alliés, des arrangements ont été trouvés in extremis. Mais il y a des raisons de penser que les problèmes ne sont que différés. Parce que les arrangements en question ne sont pas forcément répercutés sur le terrain.
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Deux partis alliés sont particulièrement montés au créneau. Il s’agit tout d’abord du Mouvement des patriotes pour le développement (MPD) de Paul Moussa Diawara qui, à la faveur d’une AG de son parti, avait menacé de présenter une liste notamment à la commune de Matoto. Cette menace était en fait le reflet de négociations souterraines qui n’avaient pas réussi à satisfaire les deux parties. Ensuite, après la sortie de Sanoussy Bantama Sow menaçant de démettre leurs fonctions administratives, les alliés qui rivaliseraient le RPG, Kassory Fofana s’était symboliquement rendu au siège de son parti d’où il avait flétri les propos du ministre des Sports, de la Culture et du Patrimoine historique. Des attaques et contre-attaques voilées qui ont laissé croire qu’entre le RPG et ses alliés, on s’acheminait vers une implosion inéluctable. Et c’est dans ce contexte, nous apprend-on, que le ministre d’Etat à la présidence de la République en charge des investissements et du partenariat public-privé, dans le souci d’éviter le divorce préjudiciable à tous, a personnellement rencontré le chef de l’Etat. Ainsi saisi et sensibilisé, ce dernier aurait alors donné des instructions dans le sens d’éviter la rupture. D’où les arrangements dont on parlait plus haut.
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Le nouvel attelage serait que le partage se fasse au cas par cas. Autrement, dans une zone (circonscription électorale) précise, la proportion que le RPG doit accorder à un parti allié dépendra du poids potentiel de ce parti dans la zone. Ainsi, nous dit-on, en guise d’exemple, dans la circonscription électorale de Forécariah, le RPG aurait revu ses prétentions à la baisse, en les fixant à 60 %, au lieu de 80 %. Toutefois, nous rapporte-t-on, ces derniers arrangements restent formels. Les instructions venant du sommet des partis, la base feignerait de les appliquer. Mais dans les faits, cette application se heurterait à deux obstacles majeurs. D’une part, le calendrier est tel que les arrangements arrivent trop tard. Dans plusieurs circonscriptions, des listes séparées avaient ainsi été déposées par les partis qui disent aujourd’hui avoir trouvé un accord. D’autre part, par endroit, l’entente scellée entre les leaders au sommet n’est pas du goût de la base. Il en découle tout naturellement que les uns et les autres ne s’empressent guère de les traduire en acte.
Ainsi donc, les solutions qu’on nous annonce pourraient être de courte durée. Car dès que sur le terrain, le constat sera établi que les accords n’ont pas été mis en œuvre, les hostilités vont reprendre. D’autant qu’un des alliés, à savoir l’UPR de Bah Ousmane, n’est pas concerné par l’entente in extremis.
Boubacar Sanso Barry