Les fins d’année sont propices aux exercices de bilan. En Guinée, du côté du gouvernement, Moustapha Naïté, le ministre de la jeunesse, est un des tout premiers à se prêter au jeu. C’était hier en marge d’un déjeuner de presse organisé dans un réceptif hôtelier de la capitale guinéenne. A l’occasion, le ministre de la jeunesse, tout en ne passant pas sous silence la faiblesse des ressources allouées à son département, a déroulé les actions phares menées par son département au cours de l’année écoulée.
Son speech, le ministre l’a commencé par un certain nombre de précisions. En effet, à l’en croire, on a de plus en plus tendance à évaluer son département sur la foi du nombre d’emplois créés pour les jeunes. Or, selon lui, cette appréciation est quelque peu biaisée, dans la mesure où, fait-il remarquer : « Depuis le 30 mars 2016, le nom du département dont j’ai la charge est intitulé ministère de la Jeunesse et non plus ministère de la Jeunesse et de l’Emploi des jeunes. Cette nouvelle appellation a justement modifié ses prérogatives et renvoie la problématique globale de l’Emploi au département qui en a d’ailleurs toujours eu la charge ». L’autre facteur dont il aimerait que l’on tienne compte dans l’évaluation de ses actions, ce sont les ressources qui lui sont allouées. A propos, il a rappelé qu’au titre de l’exercice qui s’achève, son département avait bénéficié d’un peu plus de 37 milliards GNF, sur un budget total qui se chiffrait à près de 13.300 milliards GNF. Ce qui lui fait dire que le budget est « loin des ambitions et de la vision que nous nous faisons tous des enjeux et des problématiques de jeunesse ».
En dépit de ce handicap de départ, Moustapha Naïté a énumé un certain nombre d’actions menées par son département, en veillant à chaque fois à ressortir les liens étroits entre les actions en question et la lettre de mission reçue du premier ministre. Entre autres, on a le processus de mise en place du Conseil national des jeunes, qui tend vers l’élection des membres du Conseil et l’appui et l’accompagnement de plusieurs structures de jeunes, à travers notamment le soutien de partenaires bi et multilatéraux.
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Bien entendu, le ministre de la jeunesse a également évoqué la crise migratoire qui touche désormais de plein fouet la Guinée. Et en attendant des actions pérennes devant convaincre les jeunes de se fixer sur place, il a rappelé les initiatives urgentes et provisoires menées notamment en partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Au nombre de ces initiatives, il y a les efforts s’étant soldés par le rapatriement de centaines de migrants guinéens jusqu’ici bloqués ou en prison en Libye. Sur cette thématique aux allures dramatiques, Moustapha Naïté a brandi la mise en place du Fonds fiduciaire d’urgence d’un montant de 65 millions d’euros, accordé par l’Union européenne à la Guinée. Un fonds qui devrait aider à la mise en œuvre d’activités identifiées au compte du Programme national d’insertion socioéconomique des jeunes (PNISEJ).
Boubacar Sanso Barry