Jusqu’ici, c’est le défi que le secteur minier guinéen n’avait pas réussi à relever. La transformation notamment de la bauxite en alumine, puis en aluminium. Les experts s’accordent à dire que c’est une fois cette étape franchie que la Guinée profitera davantage de son immense potentiel minier. L’Etat l’a toujours voulu, nous dit-on. Mais en face, les sociétés minières ont souvent brandi des obstacles comme le déficit énergétique. Mais la Guinée ne lâchant pas prise, a conclu ce samedi un projet de convention avec la société chinoise, TBEA Group Co. Ltd. Un projet de convention qui devrait déboucher sur la toute première transformation de la bauxite guinéenne. La cérémonie de signature a eu lieu dans les locaux mêmes du département ministériel.
Selon Abdoulaye Magassouba, le ministre des Mines et de la Géologie, derrière cette signature, il y a la volonté manifestée par le partenaire chinois d’installer en Guinée « une chaine de transformation de la bauxite en alumine et en alumine ». Sur la foi des vérifications et examens réalisés par les services du ministère, l’entreprise chinoise s’est révélée crédible, aussi bien du point de vue de ses capacités techniques que financières.
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Aussi, la convention qui lie désormais la Guinée au groupe chinois porte sur l’exploitation par ce dernier de la bauxite, mais aussi en parallèle, la réalisation d’une usine d’alumine et l’engagement de la construction d’une fonderie d’aluminium. Le chronogramme d’exécution de la convention prévoit que progressivement, TBEA group construise et exploite une mine d’une capacité initiale de 10 millions de tonnes par an, d’une raffinerie d’aluminium d’un million de tonnes par an, d’une fonderie d’aluminium de 200.000 tonnes par an, d’une centrale thermique avec une capacité initiale de 75 MW ainsi que la centrale hydroélectrique d’Amaria (300 MW).
Des ambitions qui, selon Abdoulaye Magassouba vont nécessiter dans un premier temps un total d’environ 3 milliards de dollars d’investissement. Mais s’empresse-t-il d’ajouter, « nous avons prévu avec la société d’autres phases qui permettraient d’augmenter substantiellement ce niveau d’engagement »
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La date de démarrage de la production de bauxite a été fixée au 30 juin 2019, et celle de l’alumine au 30 juin 2021. La mise en service de la fonderie, quant à elle, est attendue dans un délai de 7 ans et demi, à compter de l’entrée en vigueur de la convention de base. La centrale thermique, la centrale hydroélectrique et le port à réaliser par TBEA au cours de cette phase initiale seront accessibles aux tiers.
Selon le ministre, la phase de construction devrait aider à créer jusqu’à 10 000 emplois directs et indirects du fait des activités de la société. Par ailleurs, nous annonce-t-on, la société devrait investir dans un port pour contribuer à la construction d’un chemin de fer dans la deuxième phase de réalisation du projet.
Côté chinois, Wu Wei, la vice-présidente de TBEA group assure que sa société est prête : « Nous sommes capables et nous avons beaucoup envie de pouvoir réaliser l’accord conclu par les deux chefs d’Etat pendant la visite en Chine en 2016 … on a déjà commencé quelques travaux sur place qui apporteraient sûrement les avantages économiques pour la Guinée ».
Il est à préciser que la convention en question porte notamment sur le bloc Santou Nord et des périmètres de recherche de ressources additionnelles situées dans les préfectures de Boffa, Télimelé et Boké.
Balla Yombouno