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ALPHA CONDE & LES MEDIAS : Tibou Kamara à la rescousse

La sortie que le président de la République a eue hier à l’égard de la presse guinéenne est l’illustration du fait qu’il ne se conforme pas toujours aux recommandations de ses nombreux conseillers. Dans le cas d’espèce, il l’a lui-même précisé qu’il allait à l’encontre de la volonté de Tibou Kamara. Mais en dépit de cette contradiction ainsi étalée sur la place publique,  le conseiller personnel du chef de l’Etat a mis à profit la deuxième nuit des médias organisée par Wassolon Agency Communication, pour jouer au sapeur-pompier en essayant d’adoucir les coups qu’Alpha Condé a réservés hier aux médias guinéens. Ainsi, devant un parterre de journalistes et de responsables de médias, Tibou Kamara a reconnu les mérites de la presse guinéenne, non sans prodiguer quelques conseils par rapport aux vertus nécessaires à la pratique journalistique. La soirée a aussi été l’occasion de faire l’état des lieux notamment par le DG de la structure initiatrice de l’événement.

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A l’occasion de la célébration, hier, de la journée internationale de la liberté de la presse, l’opinion publique a pu mesurer le degré d’agacement que le rapport de l’ONG, ‘’Reporters sans frontières’’ provoque chez bon nombre de responsables guinéens. Ainsi, dans les différentes rencontres organisées en marge de la journée, le classement de la Guinée a donné lieu à de chaudes empoignades, les partisans du pouvoir s’évertuant notamment à le contester. Pourtant, au cours de la grande soirée des médias d’hier, le directeur général de Wassolon Agency Communication (WAC), faisant le bilan de l’année écoulée, a évoqué un contexte qui pourrait expliquer la place de la Guinée. En effet, selon Aboubacar Diallo : « s’il est vrai qu’en Guinée, aucun journaliste n’est emprisonné, (…) il n’en demeure pas moins que nombre de journalistes et de médias pour lesquels nous travaillons, ont été dernièrement l’objet de menaces de mort, de tentatives d’assassinat, d’agressions physiques, d’attaques barbares de la part de militants politiques zélés, mais aussi de poursuites judiciaires parfois à cause de leurs opinions ou d’enquêtes journalistes, quoique rondement menées. Il convient d’y ajouter les rapports tendus, à la limite conflictuels, que les médias guinéens, notamment les radios libres, ont eus entre la fin 2017 et début 2018 avec l’administration actuelle au pic d’une grève syndicale. Toute chose, on se rappelle, qui a conduit à la fermeture de plus d’une radio pour non-paiement d’arriérés de redevances dus à l’ARPT et au non renouvellement des licences. Ces situations et d’autres, telle la grande fragilité des médias de notre pays qui peinent à devenir des entreprises de presse, à cause de la quasi inexistence d’un marché publicitaire réel, n’ont pas permis un plus grand rayonnement des médias dans notre pays ».

Aboubacar Diallo qui s’adressant aux journalistes eux-mêmes n’a pas non plus omis « nos propres faiblesses, insuffisances, errements et autres manquements à l’éthique et à la déontologie dont plusieurs d’entre nous se rendent coupables, consciemment ou inconsciemment, dans l’exercice de notre métier dans notre pays ».

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A ces défis, Sidi Diallo, le secrétaire général du Syndicat de la presse privée de Guinée (SPPG) rajoute ceux plus concrets qui ont trait, entre autres, au salaire minimum que ne gagneraient pas de nombreux journalistes, à la précarité des conditions de vie et de travail de beaucoup d’autres encore, du fait des salaires versés de manière aléatoire, de la non immatriculation et même de l’absence de contrats liant bien de confrères à leurs médias. En guise d’illustration, Sidi Diallo a évoqué les conditions difficiles dans lesquelles notre confrère Duplex, de la radio Gangan, a rendu l’âme, parce que n’ayant bénéficié des soins adéquats.

 Eh bien, dans son discours d’ouverture, Tibou Kamara, sans dénier aux journalistes le droit d’aspirer à de meilleures conditions de travail et de vie, les met cependant en garde : « Ne souhaitez pas toujours la réussite matérielle, parce qu’elle est incompatible avec la vocation de journaliste. Et la réussite matérielle, dans beaucoup de cas, est un échec moral ». D’ailleurs, selon lui, le journalisme se définit par le triptyque engagement-dévouement-renoncement. A la réussite matérielle, Tibou Kamara exhorte les journalistes à préférer l’immortalité que confère, à l’en croire, le « noble » métier qui est le leur. « Chacun d’entre vous, dit-il, écrit l’histoire au quotidien et par son œuvre écrite ou orale, s’immortalise dans notre histoire nationale. Personne ne s’est jamais immortalisé en ayant de l’argent. Combien de personnes ont été riches ou occupé de hautes fonctions dans ce pays mais dont on ne souvient même plus du nom et du passage ? Combien d’autres, par leur engagement militant, en ayant contribué à l’éveil des consciences, en inscrivant leurs actions dans l’intérêt général, se sont immortalisés ? Donc, Mesdames et Messieurs, les journalistes, chaque jour que Dieu fait, contribuant à l’éveil de notre société en nous éclairant tous sur nos défauts et en relevant ce que nous avons de mieux et de meilleur en nous, vous faites l’histoire et vous vous immortalisez ».  

Puis, prenant le contrepieds des affirmations faites hier matin par Alpha Condé, Tibou Kamara encense les médias guinéens : « Je voudrais vous féliciter pour cette œuvre accomplie au quotidien et vous dire que malgré les frustrations qui sont les vôtres, liées aux conditions matérielles que vous avez si bien décrites, vous avez des raisons d’être fiers. Et ce pays place beaucoup d’espoirs en vous, car n’eurent été la détermination de la presse et la persévérance de chacun d’entre vous, il n’y aurait certainement pas la démocratie que nous connaissons aujourd’hui ».

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Il est à préciser que la soirée qui a été agrémentée par des prestations de Sekouba Kandia Kouyaté en compagnie de l’Ensemble instrumental et choral national et de quelques humoristes, a pris fin avec la remise des six prix suivants :

  1. Prix de l’entreprise offrant les meilleures conditions de travail : CIS Médias
  2. Prix du jeune journaliste espoir : Alpha Mady Touré, Guinee7/CIS médias
  3. Prix Mohamed Koula Diallo du courage professionnel : Ibrahima Sory Diallo, Guineematin
  4. Prix de la rigueur professionnelle : Guineenews.org
  5. Prix exceptionnel du combat professionnel : Sidi Diallo, du SPPG
  6. Prix du mécénat : GBM

   Boubacar Sanso Barry

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