L’humanité a célébré ce jeudi 3 mai 2018, la journée internationale de la liberté de presse. L’occasion, pour les professionnels et syndicalistes de média, de porter un regard critique sur leurs conditions de vie et de travail. A Kankan, cette journée commémorative a été mise à profit par notre correspondant pour rencontrer quelques professionnels de la presse locale qui, en dépit de quelques avancées évidentes, relèvent plutôt quelques défis auxquels les journalistes demeurent confrontés dans la capitale de la Haute Guinée.
Interrogé, notre confrère Amadou Timbo Barry, Journaliste correspondant à Kankan du site d’information Guineenews et de la radio Nostalgie, a commencé d’abord par saluer la floraison des organes de presse à travers le pays et notamment à Kankan où l’on compte aujourd’hui pas moins de six radios communautaires privées et une radio rurale publique.
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« En matière de la liberté de la presse, on peut dire que ça va dans l’ensemble. Il faut dire qu’en un temps record, on est passé d’une seule station radiophonique à Kankan, qui était la radio rurale, à aujourd’hui six, en plus d’une chaine de télévision privée. De nombreux sites d’informations au niveau national sont aussi alimentés par le biais de correspondants aguerris. Alors de loin, la ville de Kankan, est la plus cotée en terme de médias en Guinée : après bien sûr la capitale Conakry », se réjouit-il.
Cependant, poursuivant son intervention, il marque sa déception au sujet de l’anarchie qui règne dans le recrutement des journalistes et le niveau d’exploitation que subissent les confrères à exerçant à Kankan.
« Il faut dire que la presse à Kankan, est devenu un fourre-tout. C’est-à-dire, que n’importe qui, peut s’autoproclamer journaliste ou technicien dans la foulée. Cela est si grave que c’est la crédibilité et la noblesse de notre profession qui sont bafouées », s’est-il indigné.
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Pour expliquer cet état des faits, Aly Badra Condé, directeur commercial de la radio Baobab FM et la Télé Fasso TV, pointent du doigt sans hésiter, le manque de formation dans le secteur des médias. Aussi, il sollicite des actions d’envergure pour résorber ce déficit.
« Pour le grand nombre des professionnels de média à Kankan, sans se voiler la face, il y a un grand manque de formation. On n’arrive pas à se défaire de l’esprit partisan, les gens sont toujours dans le sensationnel. Or, aussi longtemps que cette situation va perdurer, on ne sortira pas de ce merdier », dit-il
Enfin, il convient de noter, que c’est la journée du samedi 5 mai qui a été retenue par l’Association des Journalistes de Kankan (AJK), pour la célébration en différé de cette journée de commémoration de la liberté de la presse dans le Nabaya.
Cheick-Sékou BERTHE correspondant régional www.ledjely.com.
Contact : 620 008 985.