Le phénomène est récurent et généralisé à la dimension de tout le pays. Aussi, Kankan n’y échappe guère. Les statistiques de mariage explosent à la veille du mois de Ramadan. Ainsi, en seulement trois semaines, ce sont quelques 70 unions qui ont été scellées par le service d’Etat civil de la mairie de Kankan. Et le phénomène est diversement apprécié.
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Bien que les statistiques ne soient pas encore consolidées, Mme Diallo Doussou Keïta évoque des chiffres qui en disent long sur l’ampleur du phénomène des mariages pré-ramadan
« Durant la dernière semaine qui a précédé le ramadan seulement, on a enregistré 60 mariages. Sans compter les autres unions officialisées les jours et semaines qui ont précédé. Ce qui fait que bien qu’il n’y ait pas encore de décompte final, on peut sans doute assurer que nous avons largement dépassé la barre de 100 mariages ».
Une explosion d’unions qui n’est pas sans conséquences aux yeux des autorités communales, en termes notamment d’envahissement des locaux de la commune. « Les invités qui viennent assister aux mariages, ne se comportent pas tous normalement. Ils sont pour la plupart sourds quand il est question de respecter les instructions de la commune. Ils n’accordent aucun intérêt particulier aux droits et devoirs des époux que transmet l’officier de l’Etat civil », explique une source proche de la commune. C’est pourquoi, selon Mme Diallo Doussou Keita, ‘’après le mois de jeûne, on assiste à plein de divorces’’.
Selon El hadj Bangaly Kaba, premier imam de la grande mosquée de Kankan, le mariage devrait être favorisé à tout moment. « Il ne devrait pas être lié forcément à la période du mois de ramadan. Du moment où Dieu te facilite les choses, tu peux te marier », dit-il. Mais, pense-t-il, les gens ont tendance à attendre ce moment, pour que les nouvelles épouses puissent aller prêter main forte à leurs belles familles dans les cuisines durant le mois de jeûne.
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Plus loin, El hadj Kaba trouve regrettable que la plupart des mariages célébrés sous cette contrainte ne durent pas. « Ça tout l’air d’un contrat pour ce mois saint, après on parle de divorce », déplore l’iman ratib de la grande mosquée de Kankan.
Cheick-Sékou BERTHE correspondant régional www.ledjely.com.
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