Quand, en février dernier, sa marâtre l’oblige à épouser Ousmane Bangoura, un puisatier âgé de 30 ans, vivant à Coyah, Mamata Bangoura n’avait que 16 ans. Elle apprenait la couture, après les travaux domestiques à Faban, un quartier de Gbéssia. Seulement, quelques mois après son mariage, elle vient de déserter de la maison conjugale. « Pour des raisons de maltraitance, j’ai été obligée de m’enfuir pour rejoindre ma famille », explique-t-elle, déterminée et la voix nouée par l’émotion.
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Toutefois, ce que Mamata n’avait pas compris et qu’elle comprendra à ses dépens, c’est que la décision de sa marâtre est prise : elle veut que la fille vive avec son mari et entend y mettre toute son énergie pour qu’il en soit ainsi. « Elle m’a chassée de la maison la nuit même de mon arrivée, tout en m’intimant l’ordre de rejoindre mon mari à Coyah », raconte Mamata. Or, elle souligne avoir signifié à sa famille que cet homme ne fait pas son bonheur et que vivre avec lui est un véritable calvaire. « Je souffre trop ! C’est lui qui m’a pris ma virginité mais quand je ne suis pas disposée pour un acte charnel, il me frappe durant toute la nuit. Il lui est arrivé de me ligoter. J’ai perdu une de mes dents dans une bagarre nocturne », se plaint-elle. Plusieurs fois, martèle-t-elle, les voisins ont du intervenir pour lui sauver la vie quand son mari devenait incontrôlable.
En réponse, son époux rejette toutes ses allégations. Selon lui, Mamata refuse de s’acquitter de ses obligations conjugales. « Son travail chez moi, c’est préparer et nettoyer la maison. Je ne l’ai jamais frappée », déclare Ousmane Bangoura. Il ajoute qu’elle n’a jamais été obligée de l’épouser. Plus loin, il précise : « elle refuse de coucher avec moi. Un jour, quand j’ai cherché un contact charnel avec elle, elle m’a mordu la lèvre ».
A l’approche de ce mois de ramadan, Ousmane dit avoir sollicité le retour de sa femme. « Elle a opposé un refus catégorique », dit-il. « Je n’en peux plus », rétorque Mamata. Qui, en dépit de tout, assure : « Je ne lui en veux pas ! J’en veux à mes parents qui m’ont sacrifiée sans se soucier de son bien-être ».
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La mésaventure de Mamata, à l’en croire, a commencé en 2015, quand Dieu a rappelé sa mère à lui. Depuis cette date, déplore-t-elle, sa vie est passée du grotesque au tragique. Sans compter les multiples maltraitances venant de sa marâtre et de ses demi-sœurs -qui restent injoignables pour toute contradiction- Mamata regrette surtout avoir été déscolarisée au profit des travaux ménagers.
Aujourd’hui, elle dit préférer la mort à une vie commune avec Ousmane Bangoura. Lequel se dit disposer pour le divorce, à condition que les 15 millions GNF qu’il a dépensés dans le mariage lui soient remboursés.
Balla Yombouno