Le week-end passé, Ibrahima Cissé, un homme d’une quarantaine d’années, soupçonné de vol de ses propres bébés, a failli passer à Kankan. Les faits se sont déroulés à proximité du grand marché Dibida. Pris pour cible par une foule en colère, il a été sauvé du lynchage par les services de sécurité. Ironie du sort, après vérification, il a été prouvé que les gosses sont bel et bien ses propres enfants. Comment en est-on arrivé-là ?
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Tout commence lorsqu’Ibrahima Cissé a garé sa voiture près du marché, laissant les deux nourrissons à bord. « Je suis allé acheter du lait en poudre », affirme-t-il. A son retour, il constate que les enfants pleurent et qu’une marée humaine encercle son véhicule. « Ils m’ont traité de voleur d’enfants. Je leur ai dit que ces enfants sont les miens. Mais ils ne m’ont pas cru. Alors, des gens ont réclamé ma mort. Mais grâce aux agents de la sureté, j’ai été embarqué et conduit au poste avec les deux enfants pour tirer l’affaire au clair», a expliqué Ibrahima Cissé.
Convoqué par les autorités, Abdoulaye Kourouma, sous-préfet de la commune rurale de Missamana, situé à des kilomètres du centre urbain de Kankan, a vite rejoint la sureté pour témoigner en faveur de l’accusé. Il a assuré être le beau-père d’Ibrahima Cissé et homonyme d’un des enfants. « C’est une terrible erreur, un réel malentendu. Cet homme a épousé ma fille. Il n’y a pas de doute, ces enfants sont les siens », a-t-il certifié. A cela, s’est ajouté le témoignage de la deuxième femme de l’accusé. « C’est après m’avoir déposé chez mes parents qu’il s’est dirigé vers le marché. Peu après, il m’a informé qu’il est entre les mains des gens qui l’accusent de vol d’enfant et qui réclament sa mort. Arrivée, j’ai pris les enfants et commencé à allaiter le mien devant tout le monde », raconte Hawa Camara, mère d’un des bébés.
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Dans la mêlée, Ismaël Traoré, gérant d’une cabine téléphonique, a reconnu avoir lancé l’alerte, au motif que les bébés criaient dans la voiture. « Quand il m’a dit que ce sont ses enfants, je ne l’ai pas cru. Je suis soulagé de voir que le pire a été évité », a-t-il confié.
Cheick-Sékou BERTHE correspondant régional www.ledjely.com.
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