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3EME MANDAT : l’exemple qui devrait inspirer Alpha Condé

L’Afrique a décidément ses contrastes. Alors qu’au Burundi, Pierre Nkurunziza vient de s’offrir le droit de demeurer en place jusqu’en 2034, qu’en RDC, on peine encore à faire partir Joseph Kabila, qu’en Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara est soupçonné de vouloir faire marche-arrière et qu’en Guinée, Alpha Condé continue à garder le flou quant à sa volonté de modifier la constitution ; voilà qu’au Niger, deux jeunes activistes de la société civile, courent le risque d’une condamnation pour avoir émis le souhait que Mahamadou Issoufou brigue un troisième mandat. Incroyable, tout simplement. D’autant qu’en temps normal, le Niger n’est pas une référence en matière de démocratie et des droits humains. Mais là, lui, son parti et la justice nigérienne émerveillent. Et Alpha Condé, grand ami du président nigérien avec lequel il partage le fait d’appartenir à l’Internationale socialiste, devrait bien s’en inspirer.

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En Guinée, aussitôt la réélection du président Alpha Condé entérinée en 2015, les promoteurs du troisième mandat avaient commencé à se manifester. Ce, en dépit des courageuses mises en garde du président de la Cour constitutionnelle, Kéléfa Sall, lors de la cérémonie de prestation de serment. On se souvient à propos de la sortie du gouverneur de Labé, Sadou Keïta, de celles de la coordinatrice nationale du RPG-arc-en-ciel, Hadja Nantenin Chérif Konaté, de l’ancien directeur général de la police, Bangaly Kourouma, du tout nouveau ministre de la Sécurité, Alpha Ibrahima Keira ou encore de Sekou Souapé Kourouma. S’y prenant de manière différente, ils ont tous plus ou moins appelé le président Alpha Condé à violer la constitution guinéenne pour s’offrir une rallonge à la tête de l’Etat. Mais aucun n’aura été inquiété. Tout au contraire, Saloum Cissé, qui avait osé solliciter un troisième mandat pour le RPG et non pour Alpha Condé, avait subi une longue traversée du désert. Et même quand, au sein de l’opinion publique, des voix s’étaient élevées pour dénoncer la dérive, certains, au nom d’une prétendue liberté d’expression, avaient défendu les promoteurs du troisième mandat.

Rien d’étonnant à cette situation quand le président de la République lui-même entretient le doute. Mieux, c’est Alpha Condé qui a allumé la mèche de la polémique. C’était, on se rappelle, le 15 mai 2015, moins de six mois après son investiture. A la question d’un confrère qui voulait savoir si, à l’image de ses amis Joseph Kabila et Denis Sassou Nguesso, le président de la République ne serait pas, à la fin de son mandat actuel, tenté par un nouveau bail à la tête de l’Etat. Réponse : au moment opportun, le peuple décidera. Il ne fallait pas. Car le chef de l’Etat venait d’entrouvrir  la brèche pour les démagogues, opportunistes et autres faucons, tapis dans l’ombre. Depuis, ayant « psychologisé » le président de la République et pris conscience de son penchant prononcé pour le pouvoir, ils le bercent avec la mélodie du pouvoir éternel. Pendant que lui-même, au nom d’une souveraineté africaine dont il se fait opportunément le chantre, entretient l’amalgame au gré de ses sorties médiatiques.

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 Dans son entourage, quelque peu gênés, certains voudraient voir dans le refus du chef de l’Etat de trancher la question, une stratégie politique. En entretenant le doute, le président de la République éviterait une fratricide guerre de succession dans son entourage et continuerait de même à imposer son autorité sur les uns et les autres. Eh bien, l’exemple du Niger nous apprend qu’on n’a pas besoin de toutes ces tournures pour se faire respecter et que le ciel ne tombe pas nécessairement sur un président qui aura fait preuve de clarté quant à son désir ou non de se maintenir à son poste. Au contraire, on peut en récolter une certaine tranquillité et de l’estime de la part aussi bien de ses compatriotes que du monde entier.

Boubacar Sanso Barry

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