Le collectif des avocats d’Aboubacar Sidiki Mara, Secrétaire général adjoint de l’Union générale des travailleurs de Guinée (UGTG), a pris la résolution de saisir les instances internationales. L’annonce a été faite ce jeudi 31 mai 2018 par les défenseurs du syndicaliste, qui estiment que ce dernier, arrêté dans la nuit du 6 au 7 mai dernier et incarcéré à la maison centrale pour « manifestation illicite dans les installations minières et portuaires de Boké, est prisonnier personnel du chef de l’Etat, Alpha Condé.
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« Lorsqu’un salarié qui doit bénéficier normalement 8.000.000 GNF se retrouve avec 3.000.000 ou 2.000.000, en raison de l’implication des sous-traitants ; lorsque le travailleur n’est pas affilié à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), alors qu’il y a des prélèvements sur son bulletin de salaire; lorsqu’il n’y a pas de prime de prise en charge parce que justement, ces montants qui sont destinés à couvrir des questions de santé notamment, sont détournées pour des poches occultes , il est de la responsabilité du syndicat de réagir », explique Me Zézé Kalivogui. Pour lui, le seul crime de leur client est d’avoir prêté un œil vigilant sur les conditions de vie de certains travailleurs en zone minière.
Dans ce dossier, fait remarquer Me Paul Yomba Kourouma, des magistrats ont osé se prononcer en faveur de la libération de leur client, notamment l’équipe de Irène Samarie, présidente de la chambre de contrôle de la cour d’appel et Sekouba Condé, juge d’instruction du TPI de Dixinn. Pour lui, le dossier est vide. « Tantôt on vous dit que M. Mara aurait tenté de troubler l’ordre public, tantôt on vous dit qu’il aurait tenu des réunions illicites. Maintenant que toutes ces voies sont épuisées, un réquisitoire supplétif nous dit que ce sont des présomptions graves d’attroupement dans les extensions d’une société portuaire et minière», rapporte Me Paul Yomba.
Pour toutes ces raisons, annonce-t-il, le collectif des avocats de la défense exige la libération immédiate du syndicaliste, souffrant d’asthme. Faute de quoi, poursuit-il, le Collectif « saisira la cour de justice de la CEDEAO pour violation des droits de l’homme, détention et arrestation arbitraires ». Imputant par ailleurs la responsabilité de l’emprisonnement du syndicaliste au chef de l’Etat, l’avocat pense que ce dernier n’a pas tiré les enseignements de ce qu’il a lui-même subi : « Alpha Condé fait subir à ses gouvernés le même sort qu’il a enduré lors de la deuxième république », dit-il.
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Notons qu’une ordonnance de mise en liberté provisoire de Sidiki Mara avait été émise par le tribunal de première instance de Dixinn et approuvée par la chambre de contrôle de la cour d’appel. Mais un appel du procureur avait empêché l’exécution de la décision.
Hawa Bah