Initiés par le département de l’Unité nationale et de la Citoyenneté, les états généraux des droits humains ont officiellement démarré ce mercredi dans un complexe hôtelier de Conakry. Devant durer deux jours, l’événement réunit plusieurs acteurs du secteur. La cérémonie d’ouverture a connu la présence du ministre de la justice garde des sceaux, Cheick Sako, celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdoulaye Yéro Baladé, les représentants des partenaires techniques et financiers ainsi que ceux de la société civile.
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Première initiative du genre dans le pays, le forum offre l’occasion aux différents participants d’évaluer la problématique des droits humains en Guinée et d’élaborer un document portant sur des propositions concrètes en la matière.
A l’occasion, Séraphine Wakana, Coordonnatrice du Système des Nations unies a estimé que le rendez –vous constitue un jalon d’une importance capitale. « Il ouvre aux filles et fils de la Guinée, une ère nouvelle de jouissance des droits de l’homme d’une façon ordonnée, coordonnée et systématisée, autour des priorités que les présentes assises traceront. Unis dans l’action à vos côtés, nous ferons des exploits pour asseoir un ordre ou tout citoyen Guinéen et tout résident pourra jouir de ses droits humains et ses libertés fondamentales, lui permettant d’apporter sa contribution à la réalisation des Objectifs de Développement Durable », a-t-elle déclaré.
Pour sa part, Elisabeth Peri, Chargée d’affaires à la Délégation de l’Union européenne a salué la tenue de ce Forum qui, précise-t-elle, constitue la dernière étape d’un long processus de consultations qui a démarré en 2014 avec l’appui de son institution et le PNUD. « Nous avons mis à disposition une assistance technique dans la phase préalable aux consultations qui a consisté à l’élaboration d’outils méthodologiques visant à l’identification des questions liées à la protection des droits de l’homme avant de revenir sur l’appui de l’Union Européenne dans la Réforme du secteur de la sécurité pour avoir des forces de sécurité et de la protection civile, formées, équipées, opérationnelles et respectueuses des droits de l’Homme », a-telle rappelé.
Pour la circonstance, le ministre de l’Unité nationale et de la Citoyenneté, Khalifa Gassama Diaby, de son côté, a rappelé les engagements de l’Etat vis-à-vis des populations. «L’Etat guinéen doit assumer ses responsabilités. Soit nous pouvons, soit nous ne pouvons pas. A chaque fois que nous donnons une mission à un individu, donnons-lui les moyens de sa mission, sinon on le jette en pâture », a affirmé Gassama Diaby. Dans la lutte contre l’impunité, dit-il, des avancées sont enregistrées et une dynamique positive est enclenchée. « Mais la lutte reste encore difficile pour de multiples raisons, parfois politiques, socioculturelles, techniques et institutionnelles. Mais le travail doit continuer, parce que l’impunité est devenue le cancer de la Guinée », martèle-t-il. Avant de souligner : « quand vous êtes du bon côté politique, vous pouvez. Quand vous êtes du bon côté ethnique, vous pouvez. Mais en réalité, il n’y a pas de bon côté. Ce qui est politiquement bon aujourd’hui, peut ne pas l’être demain. La seule chose qui garantit à chaque Guinéen la possibilité d’avoir une sérénité durable, c’est garantir pour chaque Guinéen sa dignité et la jouissance de la paix.» Selon lui, il revient à tous les citoyens de faire aussi leur part et d’organiser leur dynamisme de conscience citoyenne pour améliorer la volonté de vivre ensemble.
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La question des droits de l’homme, reconnait Khalifa Gassama, reste une préoccupation majeure pour les concitoyens et un enjeu fondamental pour l’avènement d’une nation guinéenne démocratique, juste et prospère. « Notre pays fait face à un défi inédit, comme la plus part des États postcoloniaux : construire un État effectif, jouissant de la totalité de sa légitimité et exerçant efficacement son autorité protectrice, tout en garantissant l’émergence d’un système démocratique viable», a-t-il martelé
Avant de lancer officiellement ce forum, le ministre de la Justice, Me Cheick Sako a précisé : « On ne peut faire autrement que de défendre le respect des droits de l’Homme. Une thématique qui n’est pas éloignée de la Justice, notamment dans son volet lutte contre l’impunité ». Il a ensuite déploré des détentions préventives qui pouvaient aller au-delà de 10 ans. Au finishs, il salue l’appui des partenaires pour la réforme du secteur de la Justice qui a permis d’organiser des assises et de juger 450 détenus entre Janvier et Décembre 2017
Ibrahima Kindi BARRY
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