Il se veut l’incarnation de la fermeté et de l’autorité de l’Etat. Il en fait même son cheval de bataille. C’est du moins ce qu’il fait croire depuis qu’il est en fonction. Mais le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Alpha Ibrahima Keira, puis qu’il s’agit bien de lui, pourrait s’être trompé. Ce, dès sa première décision. En effet, cette dernière est relative à la circulation des motos dans la commune de Kaloum. Reprenant à son compte un arrêté de son prédécesseur, Alpha Ibrahima, il décide qu’aucune moto, sans distinction, ne sera plus admise dans le centre-ville de Kaloum, dès le lundi prochain.
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Le premier problème auquel pourrait se heurter l’application de cette décision a trait à son caractère général. Le fait que la décision s’applique aussi aux détenteurs de motos à titre personnel pourrait en effet être assimilé à de l’arbitraire. Comment pourrait-on en effet interdire à des citoyens d’user d’engins qu’ils ont librement et dûment acquis ? Des protestations ne sont pas à exclure.
Par ailleurs, dans le contexte des embouteillages qui caractérisent la circulation à Conakry, interdire aux citoyens de recourir aux mototaxis revient à empêcher certains de circuler tout simplement. Certes, des risques, on en rencontre avec les conducteurs de mototaxis, très peu disciplinés voire franchement imprudents. Mais vu la précarité des transports publics en Guinée, ils sont devenus un mal nécessaire. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien si bien de personnalités publiques les citent en longueur de journée comme l’exemple du sens de l’initiative de la jeunesse guinéenne.
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Il est donc de l’ordre du possible que la décision du ministre Alpha Ibrahima Keira crée plus de problème qu’il ne veuille en résoudre. Sur la durée, il est même envisageable qu’elle ne soit jamais appliquée ou tout au moins qu’elle soit abandonnée en cours de route. Et ce sera alors la déconvenue dont le ministre, partisan de l’autorité de l’Etat, pourrait très mal se remettre. Juste parce qu’il n’aura pas fait preuve d’intelligence dans son agissement.
Boubacar Sanso Barry