La déviation trouvée pour les véhicules après l’écroulement du pont de Linsan –situé entre Kindia et Mamou- est aussi devenue une source de problème pour les usagers de route : pour parcourir cette distance de moins d’un kilomètre, il leur faut environ une heure du temps, en raison du nombre d’engins roulants sur le tronçon et de l’état piteux de la piste. Les agents déployés pour ordonner la circulation sont débordés.
Tout commence à 50 mètres du pont colonial qui a cédé, il y a quelques jours, sous le poids d’un gros porteur. A gauche, pour ceux qui vont à l’intérieur du pays, se trouve la rentrée d’une piste rurale. « C’est par-là qu’on doit passer », explique un chauffeur de taxi, entendant son tour pour s’engager sur ce chemin d’infortune. Devant lui, sont alignés plusieurs centaines de véhicules de tout genre. Pendant que certains sortent du calvaire, d’autres s’apprêtent à s’y engager. « C’est le seul moyen de continuer le trajet », ironise un routier. Fatigués de rester assis dans la voiture, certains passagers marchent à pied dans la boue, histoire de se dégourdir les jambes, entendant la sortie de leurs véhicules du bourbier.
Pour permettre aux voitures de circuler, des agents de la compagnie de la sécurité routière de Kindia sont déployés pour ordonner les vas-et-viens des engins. Pour ressortir de la brousse et accéder à la route nationale, sur l’autre rive, on aperçoit des voitures alignées sur plusieurs centaines de mètres.
Aux dires de certains chauffeurs, cette déviation n’est pas rassurante. « S’il pleut trop, le petit pont risque de céder, lui aussi, à cause du volume d’eau », explique un d’entre eux. Il ajoute que même la boue pourrait bloquer la circulation par endroit.
Il ne reste plus qu’à espérer que la reconstruction du grand pont prenne moins de temps. En attendant, c’est le calvaire assuré pour les routiers.
Balla Yombouno, en route pour Labé