Les mines, plutôt une malédiction pour la Guinée ! Ce jugement, beaucoup de Guinéens l’ont entendu. Le premier ministre Kassory Fofana y compris. C’est du reste ce qu’il a, entre autres, dit hier à l’occasion de la présentation de la politique générale de son gouvernement. Bien entendu, il ne le nie pas, au vu d’un certain nombre de données relatives à l’exploitation minière. Cependant, Don Kass n’y voit aucune fatalité. Il pense en particulier que le secteur minier guinéen pourrait rapporter plus qu’il ne rapporte aujourd’hui. Mieux, se fondant sur les estimations du FMI, il a déclaré : « les recettes fiscales bien gérées du secteur minier en Guinée, suffisent à éradiquer la pauvreté ». Pour cela, il suffirait, à l’en croire, de mettre en place des réformes volontaristes et de créer les conditions du retour de la stabilité dans le secteur. Ces préalables réunis, les mines guinéennes pourraient redevenir une bénédiction dont chaque Guinéen pourrait profiter. Eh bien, comme il le sollicite lui-même, on l’attend à l’heure des résultats.
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D’une certaine façon, le premier ministre est d’accord avec ceux qui pensent que l’apport du secteur minier guinéen est plutôt marginal, même si, souligne-t-il au passage, celui-ci représente tout de même, 90 % des recettes d’exportation. Néanmoins, confesse-t-il, « il n’occupe que 21 % du PIB et seulement 3 % de la population active ». Eh bien, pour changer cette donne, Kassory Fofana entend s’attaquer tout d’abord aux exonérations qu’on a jusqu’ici concédées à de nombreuses compagnies minières : « Les exonérations concernant le secteur minier sont très inquiétantes et coûtent à nos finances publiques plus de 20% des recettes selon des estimations, alors que leur pertinence reste à démontrer » Aussi, s’est-il engagé à les « réduire drastiquement ». D’ores et déjà, annonce-t-il : « Une centralisation de l’octroi desdites exonérations sera opérée auprès du ministre en charge du Budget (et) un groupe d’experts composé de nationaux et étrangers sera constitué pour faire des propositions en vue de la maitrise de notre politique d’exonération ».
Il faudra par ailleurs, selon le premier ministre, sortir le secteur minier de son « insularité ». Ce qui passe, dit-il, notamment par la diversification de l’économie nationale via les ressources tirées des mines. A propos, déclare-t-il : « Il nous appartiendra d’accorder une attention particulière à la problématique de diversification de l’ensemble de l’économie au sein du même secteur minier, dont la production devrait se diversifier au-delà de la bauxite et de l’or, et de privilégier le développement de la chaine de valeur par la transformation sur place en produits finis ou semi-finis ».
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Enfin, pour accroitre l’impact positif du secteur minier sur la Guinée et les Guinéens, Kassory Fofana préconise une réforme du marché de l’emploi et du système éducatif de manière à leur permettre de répondre aux exigences de la « main d’œuvre qualifiée des activités minières.»
Ibrahima Kindi BARRY
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