Quelques jours après avoir déclenché la grève, syndicat libre enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) a tenu son Assemblée générale ordinaire, ce samedi 11 janvier 2019. Plusieurs enseignants et contractuels étaient au rendez-vous. Il a été question de tirer les leçons des trois jours de grèves observées et d’étudier le courrier du Ministère de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, invitant le SLECG à une réunion d’échanges sur le protocole d’accord du 10 janvier 2019.
« Nous avons adressé diverses correspondances au gouvernement, mais c’est quand nous avons déclenché la grève que nous avons reçu un courrier nous invitant à une réunion à la fonction publique le lundi », explique Aboubacar Soumah, Secrétaire général du SLECG. De toutes les façons, promet-il, le SLECG se présentera à la réunion : « et comme ils l’ont évoqué dans le courrier, nous allons parler de nos revendications et le protocole d’accord.»
Parlant de la grève, il dénonce : « les Directions préfectorales de l’éducation et les Inspections régionales de l’éducation sont entrain de menacer nos camarades de reprendre le chemin de l’école, au risque de voir leurs salaires gelés ou remis à leurs remplaçant.» Mais, précise-t-il, si jamais le salaire d’un enseignant est gelé, nous nous rendrons massivement dans leurs locaux pour réclamer son salaire.
Dans la foulée, il regrette les présumés arrestations et le licenciement du Directeur de l’école primaire de ‘’cité de l’air’’ pour n’avoir pas pu convaincu ses en enseignants à continuer le chemin des classes.
Cependant, il se réjoui du niveau de suivi du mot d’ordre de grève qui, selon lui serait de plus de 90% sur toute l’étendue du territoire national : « même à Kankan il y a eu des écoles fermées, donc cette fois-ci on a battu le record contrairement aux grèves précédentes en haute Guinée. Cette-fois ci, les écoles sont fermées dans toutes les préfectures. Nous nous en félicitons et nous félicitons tous les enseignants et enseignantes. » A l’en croire, les enseignants ont compris que c’est dans l’unité et la solidarité qu’ils peuvent arracher leurs droits.
En revanche, dénonce Alassane Bérété, proviseur du lycée Bonfi, pour avoir demandé aux enseignants originaires de la haute Guinée de reprendre le chemin des classes : « son départ sera inclue dans notre plateforme revendicative, pour avoir fait déshabiller un de ses enseignant, ce 11 janvier 2020, devant ses élèves. »
A noter que le SLECG réclame aussi justice pour les deux élèves tués par balles le jeudi dernier, lors des manifestations du premier jour de la grève.
Hawa Bah