Très critiqué ces derniers temps pour son silence et sa passivité face à la crise que travers le pays, le leadership religieux guinéen sort petit à petit de son mutisme. C’est en particulier le cas du clergé chrétien depuis ce dimanche 26 janvier 2020. En effet, profitant de la cérémonie de clôture de la 34ème Assemblée ordinaire de l’Union du clergé guinéen qui se tenait à N’zérékoré, les 90 prêtres venus des quatre coins du pays ont notamment dénoncé les « exactions injustifiées » de ces dernières semaines. Dans le même sillage, les religieux ont flétri l’injustice, mère de tous les maux.
La rencontre abritée par le diocèse de N’zérékoré du 22 au 26 janvier 2020 a entre autres abordé les questions de l’immigration clandestine de nos jeunes et de la situation sociopolitique en la Guinée. Et justement, pour ce qui est du volet relatif à la situation sociopolitique du pays, les prêtres catholiques de Guinée ont fait part de leur indignations suite aux « exactions injustifiées et abus de tous genres dont sont victimes les citoyens guinéens ».
Dans une déclaration rendue publique ce 26 janvier, l’Union du clergé guinéen (UCG), par la voix de Père Étienne Sidimane, a d’abord estimé qu’en Guinée la démocratie est bafouée au profit du régionalisme, du népotisme, de l’injustice, de l’ethnocentrisme et du favoritisme. « Les principes juridiques qui régissent notre Nation à savoir la constitution, le code électoral, le code civil et le code pénal sont foulés au pied au profit des accords subjectifs qui ne prennent pas en compte l’intérêt de la Nation. Les violences et les crimes impunis sont en recrudescence. Le tissu social guinéen est brisé, conséquence d’une politique exclusive et égoïste, régionaliste et ethnocentrisme. L’instrumentalisation de la jeunesse pour des fins politiques est devenue monnaie courante. La permission de manifester accordée aux uns et interdite à d’autres, ce qui dénote une injustice dans la gestion des libertés civiques », peut-on notamment dans la déclaration rendue publique.
A la suite de cette salve, le clergé a invité chacune des composantes de la Nation a jouer sa partition pour préserver la paix et la quiétude dans le pays. Mais en particulier au président Alpha Condé, garant de la souveraineté nationale, invite lui est lancée de « briser le silence pour ramener la quiétude, l’harmonie et la réconciliation dans le pays afin de sortir de cette crise qui perdure et affecte l’unité nationale ».
De N’zérékoré, Niouma Lazare Kamano pour ledjely.com
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