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Guinée : le FNDC établit le bilan de la répression à 33 morts

A la veille d’un nouvel épisode de la ‘’résistance active et permanente’’ déclenchée par le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) depuis le 13 janvier dernier, ce mouvement opposé au projet de nouvelle constitution porté par Alpha Condé, fait le compte des victimes de son camp. Des victimes qui se traduisent en pertes de vies humaines, interpellations et détentions jugées arbitraires, procès expéditifs et perception de rançons, entre autres. Des victimes essentiellement enregistrées depuis le début, mi-octobre 2019, de la contestation contre les velléités du président Alpha Condé de s’octroyer un troisième mandat. Au-delà d’un bilan plutôt exhaustif, le FNDC tient personnellement le président de la République responsable de la « violence d’Etat planifiée » dont ses membres font les frais. A propos, comme on peut le constater via la déclaration ci-dessous, le FNDC estime que le chef de l’Etat, soutenu par certains de ses collaborateurs, « a donné carte blanche aux forces de défense et de sécurité pour commettre des exactions contre les opposants au 3ème mandat ».

La détermination du gouvernement guinéen à opérer un coup d’État constitutionnel est sans limite. Depuis le début des  manifestations  d’ampleur  en  octobre  2019,  le  pouvoir  use  de  toutes  les formes de violence inouïe pour réprimer les contestations populaires et  légitimes.  Bilan:  33 personnes tuées et plus de soixante blessés graves !

La violence d’État planifiée par le clan opposé à l’alternance démocratique en Guinée n’est plus à démontrer. Toutes les graves violations  des  droits  humains  sont  permises:  l’instrumentalisation de la justice, des persécutions, des humiliations, des  arrestations  arbitraires, des emprisonnements, la torture, des tueries à balle réelle et l’usage des armes de guerre dans la répression des manifestations publiques.

Le Président Alpha Condé, soutenu par son Premier Ministre Ibrahima Kassory Fofana,  son Ministre en charge de la Défense Mohamed Diané, son Ministre en charge de la Sécurité Damantang Albert Camara, son Ministre en charge de l’administration du territoire Bouréma Condé et l’ensemble de son gouvernement, a donné carte blanche aux forces de défense et de sécurité pour commettre des exactions contre les opposants au 3ème mandat.

Le FNDC dénonce les abus d’autorités, la persécution et l’instrumentalisation de tout l’appareil d’État notamment dans les villes de l’intérieur du pays en vue de réprimer, diviser, manipuler et intimider les populations. C’est pourquoi à :

  • Faranah: 12 membres de notre antenne locale ont été arrêtés à Maréla depuis les 15/16 octobre 2019, jugés le 23 octobre et condamnés à 1 an de prison ferme et plus 11 millions GNF d’amende, de dommage et intérêt. Neuf d’entre eux ont été transférés et emprisonnés à Kankan en attente de leur procès en appel.
  • Dabola: Neuf de nos membres arrêtés le 13 janvier ont été déplacés de leur  juridiction pour être détenus loin de leur famille à Faranah où ils ont été jugés de façon expéditive  le  20 janvier. Trois d’entre eux ont été acquittés et 6 condamnés à 6 mois de prison ferme et 200 milles GNF d’amende.
  • Mamou: 6 personnes arrêtées le 21 janvier sont en détention arbitraire.
  • Dalaba: 4 personnes ont été gravement blessées le 21 janvier dont une avec le pied fracturé.
  • Gueckédou: 12 de nos membres ont été arrêté le 2 janvier à Gueckédou. Ils ont été

transférés à N’zérékoré où ils ont été jugés. Onze d’entre eux ont été libérés, leur co- accusé, qui est le coordonnateur de l’antenne  FNDC de  Gueckédou, a été condamné à 1 ans de prison ferme. Il est actuellement en prison.

Le FNDC a également recensé plusieurs cas d’arrestations à travers le pays dans le seul but de rançonner les familles pour leur libération. Nous dénonçons et condamnons ces pratiques éhontées de la part des forces de défense et de sécurité qui conditionnent la libération de citoyens arbitrairement arrêtés au paiement de forte somme d’argent.

Les deux premiers cas de tueries enregistrés ont eu lieu à N’zérékoré puis à Kankan en juin 2019. De ces crimes au début des manifestations populaires contre le 3ème mandat en octobre jusqu’aujourd’hui, le bilan global et provisoire de graves violations des droits humains est établi comme suit:

  • 33 tués dont 31 par balle, 1 par bastonnade et 1 par gaz lacrymogène. La moyenne d’âge des personnes tuées est de 20 ans
  • 61 personnes gravement blessées dont 30 blessés par balle, 12 par gaz lacrymogène, 05

par bastonnade, 02 percutées par des véhicules des services de sécurité, les autres causes ne sont pas encore identifiées

  • plus de 119 personnes ont été arbitrairement arrêtées  dont  au  moins  69  sont actuellement emprisonnées notamment à  Conakry,  Mamou, Faranah, Kankan, Gueckédou et dans d’autres villes de l’intérieur du pays.

Ces chiffres ne concernent que des cas déclarés auprès de la Coordination Nationale du FNDC.

Le FNDC réaffirme sa détermination à affronter la machine de répression pour défendre la démocratie et l’État de droit.

Ensemble unis et solidaires, Nous vaincrons.

Conakry, le 27 janvier 2020

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