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« Si la délégation des Nations unies veut le retour du calme et de la paix… », les exigences de Cellou Dalein Diallo

Dans le cadre de la mission de bons offices qu’il conduit de nouveau en Guinée et après un premier entretien avec le Front national pour la défense de la constitution (FNDC), un peu plus tôt ce lundi 27 janvier, Ibn Chambas, des Nations unies, a conféré ce même lundi avec l’opposition politique plurielle. Conduite par Cellou Dalein Diallo, cette dernière en a profité pour expliquer à l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies, les facteurs de la crise guinéenne. Par la même occasion, le chef de file de l’opposition et ses camarades ont indiqué que la sortie était exclusivement entre les mains du président Alpha Condé. Parce qu’à en croire l’opposition, c’est exclusivement de la violation de la loi par le chef de l’Etat qu’est née la crise.

Dans son compte-rendu de la rencontre avec l’émissaire des Nations unies, Cellou Dalein Diallo a indiqué que la crise que traverse actuellement la Guinée se traduit par des conflits, d’une part entre l’opposition politique et le gouvernement et de l’autre, entre le FNDC et le gouvernement. Des conflits qui se situent à trois niveaux principalement, selon le chef de file de l’opposition.

Le premier niveau, dit le leader de l’UFDG :

C’est l’obstination de Monsieur Alpha Condé à changer de constitution, à l’effet de s’octroyer un troisième mandat. Vous savez bien que cette constitution a été rédigée dans un contexte particulier. Après les violences enregistrées au stade du 28 septembre où comme vous le savez, il y a plus de 150 morts, 100 femmes violées, 100 disparitions et beaucoup de blessés graves. Au point que, la communauté internationale, émue, a dépêché une commission d’enquête pour établir les responsabilités. Mais avant, en 2006 et 2007, il y avait eu beaucoup de violences dans le pays, avec également beaucoup de morts. Quelle était l’origine de ces violences ? C’était la lutte pour la conservation du pouvoir. En conséquence, un large consensus s’est dégagé pour encadrer la gestion du pouvoir. Et c’est dans ce cadre qu’on a ramené la limitation du nombre de mandats. On est même allé au-delà de la limitation de ce nombre des mandats pour verrouiller cette limitation. La constitution stipule que nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ou non et que la disposition relative au nombre et à la durée du mandat ne peut faire l’objet de révision. L’objectif étant qu’on puisse construire une démocratie apaisée avec la possibilité d’alternance démocratique, sans attendre que le président meure pour qu’il y ait alternance. Ce large consécutif a donc été traduit en loi fondamentale à travers la constitution de la République qui a présidé à l’organisation de l’élection de 2010 au cours de laquelle Monsieur Alpha Condé a été « élu ». Monsieur Alpha Condé qui a accepté cette constitution, qui juré de la respecter et de la faire respecter dans toutes ses dispositions, pas une seule fois, mais deux fois.

Lorsqu’il veut violer son serment et violer cette constitution, cette rupture-là est source de conflit. Parce que si on veut revenir à une paix durable, il faut éteindre les foyers de tension, identifier les sources de conflit et les régler.

Le deuxième, à en croire Cellou Dalein Diallo, a trait aux élections locales. Et voici comment il en parle :

On a dû organiser plusieurs manifestations pour que ces élections puissent se tenir. Il y a eu plusieurs morts. On a obtenu au forceps qu’on aille aux élections. On y est allés. Les élections comportaient trois paliers : on fait l’élection, on compose les conseils communaux et de quartiers, et on met en place les conseils régionaux. Et puis, le gouvernement décide de ne pas installer les conseils de quartiers et les conseils régionaux. Or, c’est la loi qui le dit. Ce n’est pas un accord politique. Si vous dites que vous n’appliquez pas la loi, cela est source de conflit. Si vous n’appliquez pas la loi et vous l’assumez avec arrogance dans les médias, vous créez une situation de conflit.

Enfin, il y a selon le chef de file de l’opposition, le conflit touchant au fichier électoral :

La loi dit que ne peuvent être inscrits sur le fichier électoral que les citoyens ayant atteint l’âge de 18 ans. Nous avons des faits qui prouvent qu’on a enregistré à tour de bras des enfants. A la suite de cet enregistrement, on nous sort un fichier de plus de 8 300 000 électeurs, sur une population de 12 millions d’habitants. Soit que 68 % des Guinéens ont l’âge de voter. Ce n’est pas possible ça. Dans la sous-région, la proportion des personnes aptes à voter ne passe nulle part 41%. Il n’y a pas un seul pays dans lequel ce ratio atteint 42%. Pourquoi ? Parce qu’on a enrôlé à tour de bras et qu’il y a plusieurs doublons. Ce sont là les sources de conflit. Et si la délégation des Nations unies veut le retour du calme et de la paix, il faut s’attaquer à ces problèmes-là. Mais ces problèmes, les partis politiques en sont victimes. Le FNDC en est victime. On connait l’auteur et il faut infléchir sa position pour qu’il accepte que ces problèmes soient résolus à la source.

Opposant à ces exigences une réponse plutôt diplomatique, Mohamed Ibn Chambas a d’abord, comme il l’avait fait précédemment avec le FNDC, indiqué qu’il n’est pas question que la Guinée plonge dans une crise. En effet, le contexte fragile de la région rend particulièrement risquée une telle perspective. Ensuite, le diplomate onusien a invité tous les acteurs à favoriser des attitudes et des comportements en vue de mettre fin aux violences et pertes en vies humaines que le pays enregistre depuis quelques jours. En tout cas les cas, assure-t-il, les Nations unies seront toujours à disposition de la Guinée pour l’appuyer sur le chemin du renforcement de son processus démocratique et de son développement économique.

La rédaction    

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