Il s’agit de magasins de stockage de produits divers (chaussures, mèches, pagnes, tissus, bazins, etc.). Des magasins et leurs contenus littéralement réduits en cendre par un incendie qui s’est déclaré dans la nuit du dimanche au lundi 27 janvier 2020. Des témoignages recueillis sur les lieux, un court-circuit venant d’un transformateur de la SOBRAGUI serait à l’origine du sinistre.
Les victimes dont quelques-unes peinent à réaliser ce qui vient de leur arriver, sont à proie à la désolation. Se lamentant sur leur malheur, certains en étaient aux larmes. Quelques-uns confiant que leurs marchandises subitement réduites en centre, ils les avaient acquises avec des ressources empruntées à des opérateurs économiques guinéens ou étrangers ou contractées auprès des Mutuelle financière des femmes africaines (MUFFA). Déambulant au milieu des ruines de ce qui, jusqu’à cette fatidique nuit, constituait leur motif d’espoir, ils sont si désemparés qu’ils ne peuvent même pas encore faire l’évaluation des pertes qu’ils pourraient avoir subies. C’est notamment ce que confie, au milieu de deux sanglots, M’Mah Sylla. « Je ne peux pas évaluer les pertes que je viens de subir, moi je revends des chaussures ». Elle ajoute qu’en moyenne, une boutique comme celles qui ont été consumées, peut contenir jusqu’à 30 cartons du type de chaussures qu’elle vendait. Et que tous ces cartons peuvent valoir jusqu’à 12 millions GNF.

Mais à en croire Mamaissata Soumah présidente des femmes du marché Avaria, les pertes pourraient autrement être autrement plus élevées. « Je ne peux évaluer exactement le montant des pertes, mais retenez que chaque femme a au moins 30 millions GNF pour démarrer son commerce. Chaque femme veut prendre un prêt de 30 millions ou 40 millions auprès des banques (MUFFA) ou opérateurs économique », déclare-t-elle.
Sur l’origine du sinistre, Mamaïssata Soumah évoque la piste du court-circuit. De fait, elle-même n’était à Avria quand l’incendie s’est déclaré. Elle dit avoir été informé par une de ses sœurs par téléphone. « Vous savez hier, il n’y avait de courant à Madina. Mais le fil de la haute tension lui avait le courant, et le poteau que vous voyez en face est le poteau de la haute tension de la SOBFRAGUI qu’il alimente en courant électrique et c’est de là qu’est venu le court-circuit en causant l’incendie de plus de 50 conteneurs de stockage », explique-t-elle. Précisant que lesdits magasins contenaient « assez de stocks », Mamaïssata Soumah implore l’appui de l’Etat. « Nous demandons à l’Etat de nous venir en aide », implore-t-elle.

Quant à l’administrateur général du marché, Mamou Souaré, il assure prudemment : « On n’est en train de prendre des dispositions avec le bureau du conseil de discipline pour pouvoir connaitre le nombre de conteneurs enregistrés y compris les victimes »
Au moment où nous quittions les lieux, tout le périmètre était encerclé par les forces de l’ordre (police et la gendarmerie).
Balla Yombouno