Bien que le mot d’ordre de grève lancé par le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG-version Aboubacar Soumah) n’a pas été suivi à Kankan, les enseignants de la localité consentent à se prononcer sur la sortie de sortie ayant sanctionné, la nuit dernière, les négociations entre les centrales syndicales et le gouvernement. Globalement, du protocole d’accord signé, les enseignants de Kankan ont des avis plutôt divers.
Pourtant, ils sont tous contents de la perspective que leurs conditions de vie et de travail puissent être améliorées. Par exemple, Aboubacar Camara, du Syndicat national de l’éducation (SNE), bien que ne s’étant pas encore entretenu avec son responsable national, applaudi relativement l’accord conclu entre les autorités et les syndicalistes. « Je n’ai pas fini de m’entretenir avec mon général mais je crois que les primes de motivation signées hier sont bonnes », indique-t-il. Il y a néanmoins un autre point dont il souhaite la prise en compte. « Nous avions demandé la revalorisation des primes sur le salaire, je crois que ce point est pour le moment occulté et nous souhaitons vivement sa prise en compte », implore-t-il.
« Je suis ravi de l’accord », confie un autre enseignant qui a souhaité s’exprimer sous anonymat. Mais il formule aussitôt un vœu : « je souhaite que le malentendu existant entre le gouvernement et les centrales syndicales finisse une fois pour toutes ». Car, pense-t-il : « cette augmentation de prime de motivation ne fait que surseoir à la grève pour un laps de temps mais elle ne résout pas le problème, donc je demande aux deux parties de s’entendre afin de permettre aux élèves de reprendre le chemin de l’école ».
Les contractuels d’Etat sont les grands oubliés de l’accord conclu la nuit dernière. En conséquence, Laye Camara, le coordinateur régional des enseignants contractuels de Kankan marque sa fidélité à Aboubacar Soumah et à son camp. « Nous saluons la maturité du camarade Soumah et le soutenons, nous sommes déçus des syndicalistes signataires de cet accord insensé. Car ils ne pensent qu’à leurs intérêts égoïstes et personnels », dénonce-t-il. En tout cas, menace-t-il : « si nos points ne sont pas pris en compte, nous menaçons de perturber les cours sur toute l’étendue du territoire et nous en sommes capables ».
Nos tentatives pour avoir l’avis des responsables du système éducatif de Kankan sont pour l’heure restées vaines. Ceci étant, les cours continuent comme d’habitude et certaines écoles sont d’ailleurs en pleine évaluation du premier trimestre.
Michel Yaradouno
Correspondant régional
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