A Kindia, le manque de succès des manifestions du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) s’explique par plusieurs facteurs. C’est l’avis de l’ancien président de la délégation spéciale de Kindia et Secrétaire national chargé du marketing et de l’animation politique de l’UFDG. Abdoulaye Bah s’explique au micro de notre envoyé spécial dans la région. Lisez :
« A Kindia, il y’a des raisons qui expliquent la faible mobilisation autour des manifestations du FNDC. D’abord, nous sortons d’une grande crise politique liée aux élections communales de 2018. De mémoire d’homme, on n’a jamais vu la ville aussi impactée. Il y’a eu beaucoup de dégâts, on a enregistré deux morts, des blessés et une perte d’économique de plus de 3 milliards GNF. Il y’a eu des arrestations et des emprisonnements. Donc, 2018 a été une année extrêmement difficile pour les populations de Kindia.
On arrive en 2019 avec cette volonté du pouvoir de tripatouiller la constitution, au moment où les gens commencent à souffler un peu. Aujourd’hui, il est difficile pour eux qui ont des loyers à payer pour rester dans leurs boutiques ou magasins, qui ont des familles à nourrir, d’être engager dans un nouveau combat qui nécessite des sacrifices.
Aussi, Kindia est aujourd’hui militarisé. N’oubliez pas que Kindia fait objet de convoitise. C’est une ville stratégique. C’est la première ville de la basse Guinée. Donc, le pouvoir a un œil ici et il y a une volonté d’étouffer dans l’œuf une quelconque manifestation populaire. D’ailleurs Kindia a été la première ville à être victime par rapport au FNDC. Le 4 mai 2019, on a eu le premier procès FNDC à Kindia avec les 7 personnes arrêtées.
En plus, le FNDC n’a pas pu, avant le début des manifestations, installer son antenne à Kindia, même si les populations de Kindia sont tout à fait sensibles à cette fibre politique et la volonté de lutter contre un troisième mandat d’Alpha Condé.»
Balla Yombouno