Décidément, la signature, la semaine dernière d’un protocole d’accord entre le gouvernement et un groupe de syndicats du système éducatif guinéen ne résout pas le problème lié à la grève déclenchée le 9 janvier dernier. Passant outre l’accord relatif à l’engagement du gouvernement de verser des primes aux enseignants, quelques-uns de ces derniers continuent à observer la grève. Ce qui, sur le terrain, perturbe le déroulement normal des cours et qui, de plus en plus, commence à irriter les élèves.
Ainsi, ce lundi 3 février, ce sont les élèves du lycée Kountia sis à Lansanayah Barrage, dans la commune de Matoto qui sont descendus dans la rue pour réclamer le retour des enseignants en classe.
L’information nous a été confirmée par un enseignant qui a préféré garder l’anonymat. Quand, en arrivant en classe ce matin, les élèves ont constaté qu’il n’y avait pas d’enseignants, ils ont dans un réflexe unanime, pris la direction des écoles privées de la zone. Des écoles privées dans lesquelles les cours se déroulaient normalement par contre. Une situation que ceux des établissements publics vivent du reste comme une injustice à leur égard et une menace contre leur avenir.
Et selon notre informateur, une fois arrivés à la hauteur d’une école privée, les élèves protestataires jetaient en direction dudit établissements des projectiles, provoquant de même une panique généralisée et une perturbation de fait des cours. Les élèves des établissements agressés réagissant du tic au tac, il en a résulté des affrontements sur fond de jets de pierres. Dans la foulée, la circulation a été momentanément perturbée. Et il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour restaurer l’accalmie et permettre la reprise de la circulation. Mais les écoles, quant à elles, demeurent fermées.
Il est à préciser que dans sa stratégie, le gouvernement a fait le choix de négocier la tendance du syndicat qui n’a pas déclenché la grève. Il espère ainsi par le biais de l’isolement, en finir avec Aboubacar Soumah, leader syndical qui perturbe son sommeil depuis plus de trois ans. Sauf que le secrétaire général du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) a encore au sein de la famille des enseignants des gens qui lui demeurent fidèles qui n’entendent pas lever la grève aussi longtemps que l’ordre n’émanera pas de ce dernier.
Balla Yombouno