Le silence de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) face aux soubresauts en Guinée, préoccupe l’Organisation Guinéenne pour la défense des droits de l’homme (OGDH). A l’occasion d’une conférence de presse, tenue ce mercredi 5 février 2020, elle sollicite l’implication de l’organisation et indique la nécessité pour elle de prendre des mesures qui s’imposent.
Dans son discours, le président de l’OGDH, El Hadj Abdoul Gadiri Diallo, fustige le silence de la CEDEAO face à l’impunité et aux crimes enregistré en Guinée depuis le début du projet de nouvelle constitution : «on a souvent vu des prises de positions de la CEDEAO, lorsqu’un président de la République a veut torde le coup à l’état de droit. » Il en veut pour preuve ce qui s’est passé en Gambie quand Yaya Djameh a voulu remettre en cause l’ordre normal des choses.
A l’époque, rappelle-t-il, c’est les présidents Alpha Condé et Abdel Aziz qu’ont été désignés pour résoudre ce problème : « c’est encore lui qui a été médiateur dans les crises successives en Guinée Bissau, au Niger et au Togo. » Dans la foulée, il s’interroge : « Pourquoi, aujourd’hui, on préfère parler dans un mouchoir de poche ? Pourquoi ne pas prendre des positions fermes et condamné les comportements qui créent les conditions d’un dévoiement de l’état de droit ?»
Pour lui, l’heure n’est plus à la résignation, mais plutôt aux prises de décision ferme de la part de la CEDEAO, comme ce fut le cas dans les autres pays : « pourquoi à date on n’est en train de tergiverser avec un gouvernement qui a conduit à la mort de plus de 36 personnes ? Un gouvernement dans lequel on n’a vu des agents de l’Etat se servir d’une femme comme bouclier humain. »
Maintenant que le président Alpha Condé est en train de tuer des citoyens, dit-il, des positions fermes, ouvertes et concrètes liées aux principes qui régissent la CEDEAO s’imposent.
Ibrahima Kindi BARRY