En marge du 33ème sommet de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, le président Alpha Condé a accordé une interview à nos confrères de France 24 et Rfi. Entretien dont la principale information, c’est que le président guinéen n’exclut pas l’hypothèse qu’il puisse être le candidat du RPG-arc-en-ciel, à l’élection présidentielle qui suivra l’adoption très probable de la nouvelle constitution, le 1er mars prochain. Bien sûr, cette éventualité ne faisait pas l’objet de doute chez bon nombre de Guinéens. Mais elle a désormais le mérite d’être clairement envisagée par le chef de l’Etat lui-même. Car le seul obstacle hypothétique que le président de la République oppose à son éventuelle non candidature, c’est serait que son parti ne puisse pas le présenter.
Une perspective totalement inenvisageable, eu égard au fait qu’au RPG-arc-en-ciel dont il demeure le tout-puissant président, il est le décideur ultime et absolu. L’évocation de l’hypothèse que le parti ne puisse pas le présenter relève juste d’une posture circonstancielle qu’il adopte pour entretenir l’illusion d’une disjonction entre le référendum constitutionnel et le troisième mandat. Alors qu’en réalité, c’est le besoin du second qui justifie l’existence même du premier. Comme lui et ses lieutenants l’ont jusqu’ici fait, Alpha Condé procède par étape. Pour le moment, son chantier, c’est le référendum. Celui-ci une fois acquis, il passera à la phase du troisième mandat. Quoi que ses critiques répétées au cours de la même interview contre la « démocratie à géométrie variable » donnent déjà une idée de l’argumentaire qu’il pourrait servir, le moment venu.
Finalement, seuls les naïfs en ont pour leur naïveté