Elles n’ont pas encore les preuves de leurs accusations. Mais les autorités préfectorales et régionales de N’zérékoré accusent les opposants à une nouvelle constitution d’être à la base de l’incendie qui, dans la nuit d’hier lundi à ce mardi, a consumé le bâtiment abritant la Commission électorale préfectorale indépendante (CEPI). Leurs accusations se fondant surtout sur les menaces que ces opposants ont jusqu’ici proférées à l’encontre du double scrutin programmé le 1er mars prochain.
Ce sont le directeur de cabinet du gouvernorat de N’zérékoré, Jean Smith Sandy et le préfet El Hadj Sort Sanoh qui ont porté lesdites accusations. « L’opposition a dit qu’elle passera par tous les moyens pour empêcher la tenue de ces élections. Et si de tels actes de sabotage arrivent, on les prend pour responsables », a tout d’abord déclaré Jean Smith Sandy, à l’occasion d’un déplacement qu’il a effectué ce mardi 11 février pour constater les dégâts au niveau du siège de la CEPI.
Puis, plus tard, c’est le préfet de N’zérékoré qui, à l’occasion d’un point de presse qu’il a animé dans l’après midi, reprend les mêmes accusations. »Chez nous, on dit en malinké que l’hyène est passée et le bouc a disparu. Avant de savoir qui a pris le bouc, on s’en prend d’abord à l’hyène », déclare-t-il tout début de son intervention. Ensuite, il détaille : « cela veut dire quoi ? Quand les gens disent qu’ils n’iront pas aux élections et empêcheront les autres d’aller. Et si quelque chose arrive comme empêchement d’aller à ces élections, avant que l’auteur ne soit connu, à qui on va penser d’abord », se demande-t-il ?
Toutefois, comme l’avait déjà fait la présidente de la CEPI, le préfet de N’zérékoré informe que tout le matériel nécessaire à la tenue des élections était en lieu sûr. « C’est seulement le bâtiment qui a été réduit en cendre. Donc, les élections pourront bel et bien se tenir sans problème », assure El Hadj Sory Sanoh.
Sur ce dernier point en particulier, au sein de l’opinion, on se demande pourquoi a-t-on préféré l’option de mettre le matériel en lieu sûr, alors qu’on aurait pu aussi choisir de sécuriser le bâtiment avec le matériel à l’intérieur. Comme pour dire qu’aux accusations des autorités, certains répondent par des soupçons à peine voilés dirigés cette fois contre lesdites autorités.
De N’zérékoré, Niouma Lazare Kamano pour ledjely.com
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