Le communique de l’Organisation internationale de la Francophonie qui annonce son retrait du processus électoral guinéen, et l’actu majeure de ce lundi en Guinée. Et bien sûr, les politiques continuent à réagir à ce sujet. Ici, nous vous proposons un entretien que nous a accordé à propos Souleymane Traoré, Directeur général du Fonds d’entretien routier (FER). Membre du bureau des cadres du RPG-arc-en-ciel et vice-président de la Commission juridique du directoire de campagne du parti présidentiel, il fait notamment part de sa surprise et de son étonnement quant au moment choisi par l’OIF pour rendre publique sa décision. Annoncer son retrait à une semaine de l’élection, Souleymane Traoré trouve cela suspect de la part de l’OIF. En tout état de cause, notre interlocuteur estime que c’est surtout aux Guinéens d’apprécier le processus électoral de leur pays. En ce qui le concerne, il pense que celui-ci devra aller à son terme, dans la mesure où notamment d’importantes ressources ont été engagées pour la tenue des législatives et du référendum.
Quelles réactions vous inspire l’annonce par l’OIF de son retrait du processus électoral en Guinée ?
C’est une surprise pour moi qu’une organisation comme l’OIF se retire à une semaine des élections, alors qu’elle a pris part à l’ensemble du processus qui a conduit à la révision du fichier électoral notamment, les recommandations et le dialogue qui a précédé cela.
Cette décision de l’OIF ne risque-t-elle néanmoins de décrédibiliser le processus électoral ?
De notre côté, nous considérons que l’essentiel des recommandations ont été prises en compte de manière consensuelle. Je suis surpris de cette réaction, mais nous la respectons. Mais le calendrier a été bizarrement choisi, et cela à une semaine de la tenue des élections. Il faut que chacun de nous comprenne que la communauté internationale, nos partenaires techniques et financiers sont des appuis pour nos pays, mais que la volonté du dialogue, la volonté d’une politique digne de notre pays est d’abord une volonté des Guinéens. On est trop sensible aux communiqués de telle ou de telle organisations ou encore de tel ou tel pays, en oubliant que c’est nous même qui sommes acteurs. Je ne m’explique pas toujours que des Guinéens à un moment donné puissent rompre le dialogue entre eux, et qu’ils aillent passer des heures et des heures sur des communiqués passés par de telle ou telle ambassade ou organisation, c’est d’abord une question de Guinéens. C’est difficile de demander à un pays qui a lancé un processus de manière consensuelle d’arrêter ce processus, à une semaine de l’élection. Juste parce qu’une organisation internationale ou un pays à fait un communiqué.
A votre avis, le processus doit-il être conduit jusqu’au bout ?
Bien sûr ! Il est évident que le pays ne peut pas se priver d’une Assemblée nationale. Il est essentiel que le processus aille jusqu’au bout. Ce sont des ressources importantes qui ont été engagées dans le processus. C’est une partie de l’opposition qui a estimé qu’elle ne partait pas au vote. Donc, on ne peut pas arrêter un processus pour cela.
Ibrahima Kindi BARRY