Est-ce le retour à un passé qu’on croyait révolu à Kaloum ? Alors que depuis un certain temps, elles étaient systématiquement ramassées et acheminées par la société turque, Albayrak, les ordures sont de nouveau perceptibles depuis quelques jours dans les principaux carrefours de la commune de Kaloum. Débordant des bennes, elles renvoient des odeurs nauséabondes à des mètres à la ronde. Les populations commencent à s’en plaindre.
C’est la même image aussi bien au niveau du carrefour du boulevard Diallo Telli à Sandervalia qu’à Boulbinet et Almamya. Partout, des poubelles remplies à rebord et des ordures qui jonchent le sol. Situation insupportable surtout pour les citoyens habitant dans les environs. Les passants, quant à eux, sont obligés de se boucher le nez.
C’est pourtant ce que supporte Aminata Sylla depuis trois jours. Avec sa maison située près du carrefour de Sandervalia, les odeurs s’immiscent jusque dans son salon. « Nous demandons au gouvernement de nous venir au secours », implore-t-elle.
Devant une telle situation, certains se retournent vers les jeunes ramasseurs de quartier qu’ils avaient délaissés au profit de la société turque. « Les poubelles sont pleines, nous préférons payer 2000 GNF aux PME privées dont les charretiers sillonnent le quartier, pour ramasser nos ordures », confie une femme du quartier Boulbinet.
Sur les raisons mêmes du non ramassage des ordures, un jeune travailleur d’Albayrak, s’exprimant sous anonymat, invoque le non paiement des salaires des travailleurs et le non respect des clauses du contrat les liant à la société turque. Clauses qu’il n’a cependant pas voulu nous détailler.
Balla Yombouno