Mère de famille, activiste de la société civile, fondatrice de l’orphelinat « Espoir des Enfants »… Aïcha Oularé, un peu près de 50 ans, vit dans l’humanitaire. Et non sans difficultés pratiques. Notre correspondant l’a rencontrée. lisez…
Il est 10 h à Kankan ce jeudi 12 mars 2020. Au quartier Gare, nous sommes à l’orphelinat « Espoir des Enfants ». Aicha Oularé, fondatrice de l’orphelinat, est entourée de ses jeunes protégés. Et, elle en est plutôt joyeuse : « tous les enfants se portent bien. Ils ont déjeuné. Ceux qui sont scolarisés sont partis à l’école. Les filles qui ont l’âge d’apprendre un métier sont déjà dans leur atelier de couture ou de coiffure respectif.»
A date, 21 enfants de 5 à 20 ans vivent dans son orphelinat. Lequel, à l’en croire, rencontre le plus souvent des difficultés ponctuelles, notamment pour les frais de nourriture, de soins sanitaires pour tout le monde et de scolarité pour les 17 élèves pensionnaires : « mais, Dieu est grand ! Beaucoup de mes filles se sont mariées. Certains ex-pensionnaires travaillent et me viennent en aide ». Cet état de fait, à son avis, constitue une bénédiction divine : « sinon, je ne reçois aucune assistance matérielle ou financière de personne d’autre. Mon mari qui m’aidait pour la prise en charge des enfants, ne travaille plus.»
Alors qu’elle nous entretient sur son parcours, deux gamins se battent et le plus petit en pleure. Elle se lève pour les rejoindre à l’arrière du bâtiment. Les cris s’arrêtent. Elle revient en disant : « ça, c’est mon quotidien ! Ils se battent à tout moment et je suis obligée de contenter tout le monde .» Toutefois, dit-elle, ses pensionnaires s’aiment entre eux : « ils sont comme des frères et sœurs. Je me bats pour cultiver la fraternité entre eux. »
Dans la causerie qui redémarre, elle indique : « je me suis retrouvé dans cette situation par hasard. Au début, je ne voulais pas ouvrir un orphelinat. » Selon elle, tout commence en 2001 à Banankoro, sous-préfecture diamantifère située à 35 km au sud de Kérouané :« mon époux y travaillait et mes enfants venaient avec leurs amis pour manger, leurs parents étant dans des situations économiques difficiles. » Au fil u temps, se souvient-elle, Aicha Oularé finit par héberger définitivement ces enfants : « c’est le début de l’aventure. Puisque par la suite j’ai réussi à convaincre mon conjoint de prendre en charge une folle en état de famille et abandonnée au marché. On s’est occupé du bébé même après l’accouchement. »
Quand son époux perd son emploi, sa famille déménage à Kankan. Et, Aicha Oularé continue de recevoir d’autres enfants : « je ne sais pourquoi Dieu m’a guidée vers la création de cet orphelinat. Quand même, il veille sur la survie de mes enfants .» Elle compte entretenir cet orphelinat jusqu’à son dernier souffle.
Depuis Kankan
Michel Yaradouno pour le djely. Com
Tel: 620 997 057