Depuis 24 heures, les populations de Kankan peinent à s’offrir du carburant. Dans les quelques stations service ouvertes les clients se bousculent pour se bien positionner dans des fils d’attentes. Tandis qu’au marché le litre d’essence est hors de prix.
Ce lundi 16 mars 2020 ; sous un soleil de plomb, de nombreux citoyens ont passé la journée à circuler entre les stations de Lofèba, de Komarala, de Senkefara et de Bordo. Avec des bidons en main, ils cherchaient du carburant. Devant la station de Senkéfara, la patience est au comble. Et, dans la discussion qu’il a engagé avec des gens qui tentent de récupérer sa place dans le fils d’attente, Laye Fodé Bangaly Fofana, explique : « s’il vous plait, depuis 11 heures, je suis là ! ». Dans la foulée il incrimine les autorités : « ils sont incapables de soulager la population. On ne peut même plus faire ses programmes. Nos motos sont vides. »
Venue se ravitailler, Mariam Keita, vendeuse du carburant au marché se plaint : « je nourris mes enfants avec mes petits bénéfices. Que vais-je faire si je passe la journée ici ? Ils vont probablement passer la journée sans manger.»
Au marché noir, le prix du litre se négocie entre 12.000 et 14.000 GNF. «Il faut que le guinéen ait pitié de son prochain. Comment ils peuvent revendre le litre à 13 000, alors qu’avant la crise, ils l’ont acheté à la pompe à 10.000GNF », déplore Lamine Condé habitant de la Briqueterie, trouvé en pleine discussion avec un revendeur du marché noir situé au centre pleine ville.
Du côté des autorités, une source anonyme, sans accepter de se prononcer sur les raisons de cette crise, indique que le ministère rassure que les dispositions idoines sont en train d’être prises pour que la situation revienne à la normale.
Depuis Kankan
Michel Yaradouno pour le djely. Com
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