Ce lundi 23 mars 2020, les travailleurs de l’hôtel Kaloum n’ont pas travaillé. Ils protestent suite à la mort d’un des leurs, ingénieur électricien, électrocuté dans le plafond lors d’un dépannage, dans les bandes 20 heures, hier. Conséquence ? Jusqu’à la mi-journée de ce lundi, les activités de l’hôtel littéralement paralysées. Notre reporter a fait le constat que ce sont quelques employés chinois qui y assurent le service, à l’exception des vigiles.
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Quant aux travailleurs habituels, ils fustigent les conditions dans lesquelles Lifiane Camara a trouvé la mort. Ce, parce que l’hôtel déclinerait la responsabilité en alléguant que l’électricien n’est pas mort au sein de l’établissement. « Nous ne pouvons pas accepter cela. Ce n’est pas la première fois. Dans les années passées, il y a un jeune dont la main a été amputée après avoir été broyé dans la machine. Jusqu’à présent, il continue à venir réclamer son règlement mais il a rien eu. Il ne perçoit même plus son salaire », proteste une employée, ivre de colère.
Quant à l’accident mortel, elle persiste qu’il a bel et bien eu lieu dans l’enceinte de l’hôtel. « Il est ingénieur et il était en plein dépannage lorsqu’il a trouvé la mort. Il a fait plus de 20 minutes coincé dans le plafond, sans protection ». Et dans la foulée, de dénoncer les conditions de travail au sein de l’établissement : « nous travaillons ici dans les conditions très difficiles, déplorables. Ça fait deux ans que nous travaillons avec l’hôtel, mais il y a aucun contrat »
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Selon quelques indiscrétions qui ont pu filtrer à l’occasion, le mieux payé des employés de l’hôtel ne toucherait pas plus de 1.200.000 GNF. En outre, par les travailleurs, quelques-uns dénoncent le fait que les autorités guinéennes ne soient pas venues s’enquérir des circonstances tragiques du décès de Lifiane Camara.
Nos tentatives de recueillir des réactions des responsables de l’hôtel se sont avérées vaines.
Au moment où nous quittions les lieux, tous les travailleurs mécontents étaient en réunion dans la grande salle du 1er étage pour prendre une décision en vue de l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail
Balla Yombouno