Comme on pouvait le prévoir, le ton du communiqué de la France par rapport au double scrutin du 22 mars dernier n’a pas été apprécié des autorités guinéennes. A propos, la réplique du ministre secrétaire général à la présidence de la République, ce mercredi 25 mars, chez nos confrères d’Espace FM était très illustrative de l’agacement avec lequel la Guinée accueille la réaction des autorités françaises. En substance, Naby Youssouf Kiridi Bangoura reprochait à la France d’avoir émis un jugement sur un scrutin qu’elle n’aura pas observé. Contrairement aux Etats-Unis dont quelques diplomates avaient été aperçus sur le terrain le jour du vote.
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Selon nos informations, les autorités guinéennes ne s’en sont pas tenues à cette seule réaction de Kiridi Bangoura. Ce même mercredi, l’ambassadeur de la France à Conakry, Jean-Marc Grosgurin, a été convoqué par le ministre des Affaires étrangères et des Guinéens de l’étranger. « On lui a formellement signifié le même reproche, à savoir que la France donnait son appréciation sur un processus électoral qu’elle n’aurait soi-disant pas observé », nous rapporte notre source.
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Pourtant, relève encore notre interlocuteur, la communauté internationale est sensiblement sur la même longueur d’onde. « Tous nos partenaires soulignent le caractère non-inclusif du double scrutin et le fait que le fichier électoral, quant lui, est non consensuel », rappelle-t-il. Deux questions au centre d’un dialogue de sourds entre la Guinée et la communauté internationale, analyse-t-il. « Sur la non inclusivité, la Guinée répond invariablement que ce sont les partis politiques de l’opposition qui se seraient auto-exclus du processus d’une part. D’autre part, la Guinée met en avant le fait qu’une trentaine d’autres formations politiques ont pris part au processus. Sur le fichier électoral, le gouvernement guinéen répète que les recommandations des experts de la CEDEAO ont été prises en compte. Même si en réalité, personne n’y croit », explique encore notre source.
La rédaction