A Kankan, l’application du couvre-feu instauré par les autorités se heurte à des réalités pratiques. Les agents de sécurités ne sont quasiment pas dotés de moyens adéquats, alors qu’ils ont en face des citoyens aux quotidiens à la fois compliqués et contraignants. Constat !
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Il est 21 heures 30 minutes, ce jeudi 2 avril 2020, à Kankan. Dans les grands rond-points de la ville, sont postés des agents des forces de sécurité. D’autres font la ronde, des ceintures et des fouets en main. Interpellé à la devanture de Komarala Loisir par les agents à l’entame du couvre-feu, un jeune plaide : « pardonnez nous, s’il vous plait. J’étais à l’hôpital. » Aussitôt, un homme en tenue rétorque : « il n’y a pas de négociation. Personne n’est au dessus de la loi. »
Dans les quartiers pendant ce temps, certains citoyens vaquent librement à leurs occupations, notamment à la gare routière de Badala. Là-bas, les gargotes et les boutiques sont encore ouvertes. Les voitures circulent aisément. Et, aucun agent de sécurité n’est visible sur le terrain. « Je suis venu manger. J’ai passé la journée en brousse », déclare Mady Kaba, citoyen du quartier. Même réalité au quartier Energie, où quelques groupes de jeunes font du thé au bord de la route au-delà de l’heure indiquée pour le début du couvre-feu. « Aucun agent ne peut nous obliger de rentrer. Nous sommes devant notre maison », déclare un jeune qui a requis l’anonymat. Selon lui, aucune rafle n’a réussi a pénétrer leur quartier depuis la nuit des temps.
Pour sa défense, le commissaire central de la police explique : « nous n’envoyons pas d’engins pour couvrir toute la ville ». Toutefois, il promet que toute personne arrêtée se verra immobiliser jusqu’au petit matin. « Il en est de même pour les engins. »
A travers la ville, ce vendredi, des regroupements de citoyens sont visibles par endroit. Les marchés, quant à eux, sont bourrés.
Depuis Kankan Michel Yaradouno pour ledjely.com
Tel: 620 997 057