En cette période de COVID-19, l’ambiance qui prévaut au marché de Madian, le plus grand du pays, est quasiment habituelle : les frottements des uns contre les autres, l’embouteillage sur les artères séparant les différents stands. Avec la rareté des kits de protection dans ce marché et l’insouciance des clients, le risque de contamination y est trop grand. Reportage !
Nous sommes au marché Madina, ce lundi 6 avril 2020. Nonobstant les mesures préventives indiquées par les autorités contre le COVID-19, Avaria est plein à craquer. Comme d’habitude, les étalagistes sont alignés dans tous les sens, les uns près des autres, faisant fi des consignes des autorités. Parmi les vendeuses, rare sont celles qui portent un masque. « Personne ne peut occuper la place de l’autre. Chacun se bat pour se trouver quoi mettre dans le ventre. Il n’y a que des responsables de famille ici », se justifie M’Balai Soumah, vendeuse de fripe.
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Les clients, eux, se bousculent sur les artères qui séparent les tables, chacun cherchant un article. « Pour se frayer un chemin dans la foule, on est obligé de se frotter aux autres », déplore un jeune cadre qui a requis l’anonymat, venu acheter une paire de chaussures.
Dans les cafétérias et autres bars coincés entre les différents stands, de nombreux jeunes sont assis pêlemêle. Et serrent la main à chaque ami à eux qui rentre. Pourtant, à la rentrée aucun kit de lavage de main n’est visible.
Du côté de la gare routière, sur la route Niger, le bouchon est habituel. Les piétons se frottent les uns contre les autres pour traverser ou s’embarquer dans un taxi. A proximité, sont installés quelques seaux remplis d’eau diluée avec de l’eau de javel. Mais, rare sont les personnes qui se donne le temps de se laver les mains avant de vaquer à leurs affaires.
Balla Yombouno