Postés pour faire respecter l’interdiction des déplacements entre Conakry et l’intérieur du pays, en cette période de coronavirus, des agents déployés au barrage de Khorira se livrent à des petites affaires. Au détriment des portemonnaies des usagers de route et des mesures de précaution !
Le soleil est au zénith, ce mercredi 8 avril 2020. Dans la zone de Khorira, sur la route nationale qui mène à la préfecture Dubréka, de nombreux engins roulant sont alignés : des gros porteurs, des petites voitures, des motos de tout genre. En contrebas, un pont est en construction. « Mais la véritable raison de cet embouteillage, c’est le contrôle au niveau du barrage », explique Mamadou Bailo, chauffeur de taxi, en route pour Boké. ADepuis l’annonce des autorités, relative à l’interdiction des déplacements entre la capitale et l’intérieur du pays, selon lui, il difficile de traverser le barrage érigé à Khorira. Pour y parvenir, selon lui, des citoyens sont souvent arnaqués par des agents postés à ce niveau. « Ils réclament 30. 000 GNF à chaque chauffeur de véhicule de poids léger, 10. 000 GNF à tout motard et 50.000 GNF à chaque conducteur de gros porteur qui quittent Conakry pour Tanéné, Boffa, Boké etc. », témoigne , dans l’anonymat, un jeune conducteur de mototaxi. Lequel, lassé de ces tracasseries, a pris la résolution d’emprunter aujourd’hui un autre chemin et dévier le barrage, tout comme beaucoup d’autres chauffeurs. « Cette route conduit vers la cascades de Soumba. »
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Joint au téléphone une heure plus tard, le jeune indique qu’il aurait mieux fait de rester sur la grande route : « là aussi on a trouvé des jeunes qui ont érigé des barrages aux noms des gendarmes. Et pour passer chacun de nous a déboursé 5000 GNF. »
Au niveau des gendarmes postés-là, il est impossible de vérifier toute information. « Référez-vous à la hiérarchie », nous a conseillé un agent. Sans pour autant indiqué de quelle hiérarchie il s’agit !
Balla Yombouno