Jadis bijou de la région, le fleuve Milo -qui traverse la ville de Kankan- a perdu son charme. Il est même menacé de disparition. En cause, les activités humaines.
« C’est ici qu’on faisait tout, le linge, les rencontres amicales et beaucoup d’autres choses », se souvient Thérèse Toupou, âgée d’une soixantaine d’années. Elle a passé toute sa vie au bord du fleuve Milo. Et se rappelle de ses avantages pour les populations riveraines : « étant un affluent du fleuve Niger, Milo permettait aux petits navires de rentrer à Kankan.» Une autre dame affirme que le Milo était un patrimoine très prisé: « de nombreux amoureux fréquentaient le fleuve pour se baigner, se promener ou se recrée ». Aujourd’hui, déplore-t-elle, cette image est un lointain souvenir. En plus du fait que les bordures du fleuve sont devenues des dépotoirs d’ordures, plus de 10 sites d’exploitation artisanale d’agrégats et de fabrique de brique sont répertoriés le long du Milo. Et plus de mille Briquetiers y travaillent régulièrement. « Les briques sont d’abord brulé avant de les mettre sur le marché. Donc, plusieurs personnes sont dans la chaine de production », explique un responsable d’une briqueterie. Qui admet que leur activité a des conséquences sur l’environnement.[irp]
Interrogé, Ibrahima kalil keita, sociologue et environnementaliste, explique : « l’écosystème est fortement attaqué par les activités humaines. Ceci provoque la pousser du désert. Et aujourd’hui, le fleuve Milo en prend un sérieux coup ». Pour lui, chacun se doit d’être responsable : « des campagnes de reboisement sont organisées mais les résultats ne sont pas satisfaisants. Les citoyens ont des habitudes qui impactent négativement notre écosystème. » Il ajoute que la pluviosité est totalement perturbée dans la région.
Au bureau des éco-gardes personne ne souhaite commenter la situation.
Depuis Kankan
Michel Yaradouno pour le djely. Com
Tel: 620 997 057