A quelques heures de la rentrée en vigueur du port obligatoire de masques de protection contre le COVID-19, un véritable business s’est créé dan la filière couture. Au grand profit des tailleurs, des marchands et de nombreux jeunes gens.
A Kankan, dans la quasi-totalité des ateliers de couture, la fabrication des bavettes est l’activité dominante depuis quelques jours. Maitre Mory Koita, affectueusement appelé Benkè, responsable de l’atelier de couture le plus convoité de la préfecture, et son équipe sont en première ligne : « déjà, nous avons fabriqué une quantité importante de masques, mais nous continuons à travailler ardemment.» Pour avoir plus de clientèle, il dit avoir mis une stratégie en place : « le prix unitaire de nos masques est de 2000 GNF, soit un peut moins que le prix fixé par le Président de la République. Donc, nous vendons beaucoup de quantité par jour ». Il ajoute avoir offert plus de 500 bavettes aux mendiants, handicapés et autres citoyens vulnérables de façon gratuite.
Au quartier Missira, le centre d’autonomisation des femmes est dans ce business. Dans son atelier de couture, une dizaine d’apprenties fabrique constamment des bavettes. « Nous fabriquons les masques depuis quelques jours. Nos produits sont garantis, parce que nous doublons les tissus, du coton en général », explique Martine Condé, responsable du centre.
Rencontré sur place, Lamine Kaba enseignant à l’école primaire de Missira affirme : « je suis venu acheter 30 bavettes pour mes enfants et les autres membres de ma famille. Désormais, chacun sera obligé de l’utiliser car cette pandémie nous effraie ».
Dans les marchés, de nombreux marchands ambulants proposent des masques aux passants. Parmi eux, un jeune qui a requis l’anonymat indique : « nous faisons la commande au niveau des tailleurs. Quand la demande est élevée, ils peuvent accepter de nous faire une bavette à 1500 GNF. Nous nous le revendons à 2000 GNF. »
Interrogé, Aziz Diop, préfet de Kankan déclare : « tout le monde doit utiliser le masque à partir de demain. Celui qui ne le fera pas sera sanctionné. » Il faut ajouter que les citoyens de Nabaya commencent déjà à s’habituer au port de masques de protection. Dans la soirée de ce vendredi 17 avril 2020, beaucoup étaient équipés de bavettes.
Depuis Kankan
Michel Yaradouno pour le djely. Com
Tel: 620 997 057