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AMADOU DAMARO CAMARA : le candidat à la succession que personne n’a vu venir ?!

Amadou Damaro Camara, président de l’Assemblée nationale et conséquemment dauphin constitutionnel, aussi bien en vertu de l’ancienne que de la nouvelle constitution.  Un statut qui confère par ailleurs la place très convoitée de seconde personnalité du pays. De quoi faire rêver à l’ultime palier. S’il est vrai qu’on n’a jamais véritablement pensé à lui pour succéder au président Alpha Condé, on pourrait s’être bigrement trompé. Parce que le nouveau patron du parlement, quoique celui-ci soit controversé et contestable, a désormais plus d’une carte dans sa main.

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Arracher le perchoir

Même si on savait l’ancien président de la majorité présidentielle plutôt puissant, on ne soupçonnait pas cependant de sa part l’audace dont il vient de faire montre en arrachant le perchoir. S’imposer au sein du RPG-arc-en-ciel contre l’avis d’Alpha Condé, ce n’est pas donné en effet. C’est pourtant ce que vient de faire Amadou Damaro Camara. Autrement, il ne répond pas au profil de personnage docile et sans ambition que le président de la République recherchait pour ce poste stratégique. Mais une fois n’est pas coutume, ce dernier a dû se plier à la volonté de Damaro pour s’éviter une fronde interne dont il n’avait pas besoin. Mais là n’est pas le seul atout dont le nouveau président de l’Assemblée aura fait montre pour la circonstance. Préparant son coup de longue date et relativement dans la discrétion, il a su y arriver envers et contre la promesse du chef de l’Etat qui promettait le poste de président de l’Assemblée nationale à la Forêt. Son long séjour de ces dernières semaines dans la région sud du pays lui aura décidément permis de brouiller la frontière entre Manding et Forêt. Quant à ceux des députés de la région qui rêvaient de lui faire la concurrence, son influence au sein du RPG-arc-en-ciel aura suffi pour étouffer leurs velléités dans l’œuf.

Le manding d’abord…

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En sortant victorieux de ce bras-de-fer, il démontre qu’il n’a pas été que ce bulldog que le président Alpha Condé a souvent lancé au lancé au front. Au gré de ses sorties acerbes et de ses prises de positions radicales, Amadou Damaro Camara a réussi à incarner une tendance du parti au pouvoir que certains militants ne retrouvaient plus chez le chef de l’Etat. D’abord, le côté bagarreur qu’Alpha Condé n’a plus, mais que ces militants revendiquent ouvertement, eu égard à la défiance à laquelle le pouvoir fait face. Le président de la République lui mise davantage sur les manœuvres et les coups-bas. Ensuite, cette subtile propension à représenter le Manding. Alors qu’Alpha Condé est plus préoccupé par la préservation de son pouvoir, Amadou Damaro passe pour celui qui peut aider à conserver le sceptre dans le giron manding. Bien sûr, une telle posture est plus facile à endosser quand on n’est pas encore président. Mais les militants, eux, ne le savent pas. Le nouveau président de l’Assemblée nationale ayant en particulier utilisé son livre-témoignage sur le coup d’Etat manqué de juillet 1985, pour se racheter une réhabilitation auprès des siens.

Au côté de son mentor

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Peut-on déduire qu’Alpha Condé et Amadou Damaro sont de ce fait différents, voire opposés ? Non. S’il est vrai qu’à la rencontre du premier, le second n’était pas tout à fait novice et qu’il avait déjà fait preuve d’une formidable capacité à la fois de résilience et d’adaptation, il n’en demeure moins qu’il s’est renforcé aux côtés de l’ancien opposant historique. Comme lui, il sait faire le dos rond. En plus d’avoir son cynisme. A l’image de ce dernier, Damaro sait hausser le temps quand il le sent nécessaire et adoucir la voix quand les circonstances le commandent. Ainsi, au côté du général Bouréma Condé, il n’avait pas hésité un seul instant à se rendre au siège de l’UFDG en août 2018, pour conclure un nouvel accord avec celui qui était à l’époque chef de file de l’opposition. Mais à chaque fois que l’occasion lui était donnée, il dénonçait la tendance à substituer les accords politiques aux dispositions de la constitution. De ce point de vue, il peut bien revendique l’héritage du chef de l’Etat.

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 Emmerson Mnangagwa ?

Sans donc éveiller les soupçons, il s’est préparé à toutes les éventualités. Bien sûr, ne comptez pas sur lui pour tout de suite lancer les hostilités contre le président Alpha Condé.  D’ailleurs, rien ne dit que même au moment venu, il se risquera à se dresser face au président de la République. Mais vu qu’au tournant de la fin d’année, toutes les options sont sur la table, il se positionne désormais en jocker. Si nécessaire, il pourrait se muer en un Emmerson Mnangagwa guinéen. Quitte à attendre le moment vraiment opportun. Mais au regard du contexte actuel, la succession ne peut s’envisager sans lui. Au grand dam de l’opposition, mais aussi de ceux qui, dans l’entourage du chef de l’Etat, se voyaient déjà califes à la place du calife.

Boubacar Sanso BARRY

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