Après la mise en place de la nouvelle assemblée nationale, issue des élections législatives contestées du 22 mars dernier que les principaux partis de l’opposition ont boycottées, le président de l’Union démocratique de Guinée (UDG) se voit désormais comme le chef de file de l’opposition, avec ses quatre députés qui siègent au parlement.
S’estimant être biaisé dans ses droits, Mamadou Sylla réclame depuis quelques jours le respect des avantages attribués au chef de file de l’opposition en Guinée. Concrètement, « Sylla Patronat » exige la remise de ses deux « véhicules de commandement » qui aurait dû se faire depuis le jour de l’élection du président de l’Assemblée et l’application naturelle du paiement trimestriel des 500 millions de francs guinéens prévu depuis la législature précédente pour le leader de l’opposition. Mamadou Sylla a également dénoncé lors d’autres sorties dans la presse le fait que le « chef de file de l’opposition sortant », Cellou Dalein Diallo, ne l’ait pas félicité, assurant qu’une cérémonie de passation devait être organisée entre lui et son prédécesseur.
Invité ce jeudi matin dans l’émission « Les grandes gueules » de la Radio Espace FM, le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a répondu à son homologue de l’Union démocratique de Guinée (UDG). Dans son intervention, Cellou Dalein Diallo a d’abord tenu à apporter quelques éclairages sur le statut qu’on lui avait attribué. « Je n’avais pas de services particuliers. Le statut a été créé par l’adoption d’une loi à l’Assemblée nationale. Après, Alpha Condé a décidé de ne pas reconnaître ce statut et de ne pas accorder les avantages y afférents. Je n’avais pratiquement plus aucun lien avec les autres institutions puisque je n’étais pas reconnu dans les faits », a-t-il expliqué.
Parlant du leader de l’UDG, l’ancien Premier ministre a déclaré : « Si Monsieur Sylla devient le chef de file de l’opposition, je pense qu’il va simplement s’inspirer des textes qui définissent ses prérogatives (…) Déjà, je ne reconnais pas le parlement, comment voulez-vous que je reconnaisse des députés issus de cette mascarade du 22 mars ? Il m’a reproché de ne l’avoir pas félicité, non mais dès qu’il est arrivé, il a dit que j’étais frustré, alors que moi je n’y étais pas attaché. Mon ambition n’est pas d’être chef de file de l’opposition, c’est d’être président de la République », a conclu le leader de l’UFDG.
Hawa Bah