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N’ZÉRÉKORÉ : les enseignants des écoles privées tirent le diable par la queue

Depuis la fermeture des écoles en Guinée suite à l’apparition de la maladie à coronavirus, les enseignants évoluant dans le secteur privé sont pour la plupart laissés pour compte par leurs employeurs. Comme ceux du reste de la Guinée, la plupart des enseignants des écoles privées à N’zérékoré n’ont pas reçu de salaire depuis bientôt 3 mois, compliquant davantage leur situation qui était déjà difficile.

Dans la capitale de la Guinée forestière, le cri de cœur des enseignants évoluant dans le secteur privé est retentissant. Généralement rémunérés en fonction du nombre de cours dispensés, la plupart d’entre eux n’ont aucun revenu depuis la fermeture temporaire des écoles décidées par les autorités guinéennes pour faire face à la pandémie du coronavirus.

Aujourd’hui, ces enseignants plaident auprès des fondateurs d’écoles et du gouvernement pour leur venir en aide. « C’est au mois de mars qu’on a été payés pour deux semaines de cours donnés. Depuis, on ne perçoit rien. De nos jours, je peine à subvenir aux besoins les plus élémentaires de ma famille. Et pourtant, je travaille depuis 3 ans comme professeur d’Histoire et de Géographie au Groupe Scolaire Sainte Viviane et depuis 2 ans au Groupe Scolaire Humo. Aucun de ces établissements n’a pensé à me payer après l’arrêt des cours ; alors que les parents d’élèves ont payé plus de 90% des frais de la scolarité annuelle des enfants », a expliqué Thomas Kamano. L’enseignant appelle les fondateurs des écoles privées à payer leurs collaborateurs ne serait-ce que « la moitié des salaires des mois passés ». S’adressant aux autorités, il a invité l’Etat à subventionner les écoles privées afin qu’elle puissent supporter la charge salariale de leurs employés.

Labilé Jonas Thoiro, professeur de Physique, comme beaucoup de ses collègues, peine à joindre les deux bouts. « Je vis des moments très difficiles actuellement. Depuis trois mois, je n’ai pas payé les frais de loyer. Et le courant privé que j’avais souscrit, on me l’a coupé. Aujourd’hui, c’est mon grand frère qui m’aide à nourrir ma famille. Il faut que l’État et les personnes de bonne volonté nous viennent en aide », a-t-il sollicité.

Si la plupart des fondateurs d’écoles privées de la capitale de la Guinée forestière refusent de payer leurs employés, quelques uns ont accepté de verser les salaires de leurs enseignants. C’est le cas de l’opérateur économique et fondateur d’école, Elhadj Baïlo Barry, pour qui la crise ne doit pas justifier le non-paiement des salaires. Car, estime-t-il, les écoles ont travaillé normalement durant plusieurs années. « On doit avoir peur du péché », a-t-il conseillé (probablement) à ses collègues fondateurs d’écoles.

Niouma Lazare Kamano, N’zérékoré pour Ledjely.com

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