Comment faire taire les querelles interethniques à N’zérékoré ? C’est la mission que se sont assignés les émissaires du président Alpha Condé. Depuis quelques jours en effet, une mission conduite par Sékou Souapé Kourouma, membre du Bureau politique national du RPG/Arc-en-ciel et natif de la région, séjourne à N’zérékoré.
Objectif, rencontrer et discuter avec les principales couches sociales afin d’enterrer définitivement la hache de guerre dans cette partie du sud du pays, où des violents affrontements ont fait des dizaines de morts et d’importants dégâts matériels lors du double scrutin du 22 mars dernier.
Après avoir rencontré la notabilité, ce jeudi 4 juin, en compagnie des autorités régionales, préfectorales et communales, les émissaires d’Alpha Condé étaient avec les femmes, venues des partis politiques, des organisations féminines, des Conseils de quartiers et des neuf communautés vivant à N’zérékoré.
A l’entame des échanges, le préfet Sâa Yola Tolno a planté le décor. « Depuis un certain temps, la ville de N’zérékoré est devenue un champ de combat endeuillant beaucoup de familles. Et cela, se fait en répétition, a-t-il fait remarquer. Compte tenu de cette réalité, les fils ressortissants sont dépêchés par le chef de l’État pour venir réconcilier leurs frères afin que de telles crises ne se répètent plus jamais », a-t-il précisé.
S’adressant aux femmes, le chef de la délégation est quant à lui revenu sur l’objectif de la mission. « L’objectif de notre séjour dans la région, c’est l’instauration d’une paix définitive. Parce que depuis 1991, il y a des conflits à caractère ethnique qui sont enregistrés dans cette zone. Nous sommes venus cette fois ci, pour accompagner les personnes de bonne volonté, les autorités qui ce sont investies pendant la récente crise pour ramener le calme. Nous nous ajoutons à elles pour que cette paix soit définitive », a expliqué pour sa part Sékou Souapé Kourouma.
Présent à la rencontre, le gouverneur de la région, a précisé que les femmes ont un rôle important dans le maintien de la paix. « Ce qui s’est passé les 22 et 23 mars dernier à N’zérékoré est regrettable. C’est pourquoi on a décidé de vous rencontrer. Vos enfants qui sont devant ont honte et ils ont les larmes aux yeux. C’est vous qui pouvez arrêter ces larmes », a estimé Mohamed Garé avant d’ajouter : « Quand il y a problème dans une société, ce sont les femmes qui souffrent de plus. En 2013, il y a eu des pactes de non agression qui avaient été signés pour qu’aucun sang d’un citoyen ne soit versé ici. Aujourd’hui, vous devez être en première ligne dans ce combat pour que la paix revienne pour toujours ».
Au sortir de la rencontre, la présidente de l’Union Kpèlè, Hélène Loua, s’est dite satisfaite de cette démarche et a demandé que la vérité soit dite. Elle a promis que les femmes de N’zérékoré ne seront pas en marge de la recherche d’une paix définitive dans la ville. « Car, explique-t-elle, cela y va dans leur intérêt ».
Niouma Lazare Kamano, depuis N’zérékoré pour Ledjely.com