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KINDIA : une décision des autorités locales inquiète la population

Le jeudi 4 juin 2020, les autorités préfectorales, communales et les services de sécurité de Kindia ont tenu une réunion de concertation dans l’enceinte de la préfecture, en vue de prendre de nouvelles actions pour ramener les citoyens de la Cité des agrumes au respect des mesures barrières de prévention contre le nouveau coronavirus.

Au terme de cette rencontre, des dispositions assez fortes ont sanctionné les débats. Il a été décidé qu’à partir du lundi 8 juin, tout citoyen pris ne respectant pas le port obligatoire du masque se verra infligé une amande de payer 500 000 francs guinéens contre 30 000 francs décidés par le président Alpha Condé et 72 heures de détention.

L’annonce de cette décision s’est propagée comme une traînée de poudre dans la ville de Kindia. Et à la veille de son entrée en vigueur, elle inquiète les citoyens de la Cité des agrumes. Pour beaucoup, cette décision risque de créer des tensions dans la ville à l’image des violentes manifestations qui ont endeuillé la préfecture de Coyah le 12 mai dernier.

Interrogé sur la question, Mohamed Dramé, étudiant, se dit inquiet quant à l’acceptation de cette nouvelle mesure. « Les citoyens ont eu du mal à payer les 30 000 francs guinéens édictés par le président de la République, je me demande comment ils pourront trouver 500 000 francs. Les autorités doivent revoir cette décision », plaide-t-il.

D’autres citoyens pointent un doigt accusateur sur la pratique des agents de sécurité. « Ce sont les gendarmes qui sortaient pour la patrouille qui ont découragé les citoyens à porter les masques. Ils ne sortaient que quand ils avaient besoin d’argent. Ils ont progressivement diminué les sorties. Finalement, ils ont abandonné leur travail, et la population a complètement délaissé le port des masques. Les regroupements ont repris et la maladie a continué à se propager dans la ville », affirme Abdoulaye Bangoura, pharmacien.

Aminata Sylla rencontrée au marché Yenguéma se demande aussi comment cette décision pourrait être appliquée. « Je me demande comment on peut payer 500 000 francs guinéens et qu’est-ce qu’ils vont faire avec ce montant. Nous les femmes, on peut respecter les mesures, mais si on demande un tel montant, c’est parce que,  en réalité, ils veulent une protestation de la population », prévient-elle.

Au quartier Thierno Djibiya, un groupe de jeunes trouvé autour du thé, défiant l’interdiction de regroupement, s’exprime à travers la voix de son leader Habib Diallo. « Les gendarmes qui sortaient retiraient de l’argent des pauvres citoyens pour rien, parce que, ici à Kindia, rien n’a été initié avec l’argent qu’ils récupéraient avec les gens. Retirer 500 000 francs des mains des gens est inacceptable. On entend lundi pour voir à quoi cette mesure peut conduire », annonce-t-il.

Il est à rappeler que la ville de Kindia est devenue depuis quelques semaines le deuxième foyer de la propagation du COVID-19 après la capitale Conakry : 89 cas positifs, 14 guéris, 48 malades actuellement traités au Centre de recherche en épidémiologie, microbiologie et de soins médicaux (CREMS) et 439 contacts recensés, selon les autorités sanitaires locales.

Balla Fakoly, Kindia pour Ledjely.com

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