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Mambi Magassouba nominé au prix Ahmadou Kourouma : trois questions à Mohamed Lamine Camara de ‘’Harmattan Guinée’’

Avec ‘’Tant d’errances’’, le jeune écrivain guinéen, Mambi Magassouba a été sélectionné pour la phase finale de l’édition 2020 du prix littéraire Ahmadou Kourouma, décerné par le Salon du livre de Genève (Suisse). Une sélection dont se réjouit tout naturellement sa maison d’édition ‘’L’Harmattan Guinée’’, D’autant que selon Mohamed Lamine Camara, le responsable commercial, cette nomination est une reconnaissance implicite du talon de l’écrivain guinéen. Une reconnaissance qui le fait également franchir un palier dans sa carrière d’écrivain, dans la mesure cela le met en compétition avec des grands noms de la littérature africaine ou d’origine africaine d’expression française. Ayant déjà consacré entre autres Tierno Monenembo ‘’Terroriste noir’’ et David Diop ‘’Frère d’âme’’, le prix Ahmadou Kourouma de cette année a de sérieux prétendants au côté du Guinéen. Fatou Diome, Abd Al Malik, Abdourahman Waberi en sont quelques-uns. Un plateau relevé qui en rajoute à la fierté d’avoir un Guinéen dans le lot, selon Mohamed Lamine Camara qui a répondu à nos questions.

Mambi Magassouba, avec ‘’Tant d’errances’’ figure dans la sélection finale du prix littéraire Ahmadou Kourouma. Qu’est-ce que cela inspire-t-il à votre maison d’édition ?

Je voudrais d’abord remercier votre média pour l’intérêt que vous accordez à cette nomination de Mambi Magassouba pour son ouvrage Tant d’errances au prestigieux Prix Ahmadou Kourouma, Genève 2020.

C’est une énorme satisfaction pour les Éditions L’Harmattan Guinée d’avoir un jeune auteur guinéen en lice pour ce prestigieux Prix Ahmadou Kourouma, qui a récompensé d’éminents écrivains aux talents reconnus de par le monde dont entre autres, Tierno Monénembo pour Le terroriste noir, Mutt-Lon pour Ceux qui sortent dans la nuit, Mohamed Mbougar Sarr pour Terre ceinte, ou encore le dernier élu David Diop pour Frère d’âme.

C’est la reconnaissance internationale d’un travail de sélection des manuscrits qui reste très rigoureux à L’Harmattan Guinée. Je profite de cette opportunité pour remercier et féliciter toute l’équipe ainsi que les membres du comité de lecture et les directeurs de collection qui dans leur exigence de qualité, orientent, suggèrent et font des recommandations aux auteurs pour leur permettre de repousser leurs limites afin de donner des œuvres de valeur aussi comestibles en Guinée qu’à l’international.

Le mérite revient aussi à Mambi qui nous a fait confiance en rejoignant notre écurie. Je voudrais lui transmettre mes hommages pour nous avoir fait confiance. Et, grâce à son immense talent, ce titre guinéen a pu être en lice. Il est aujourd’hui en compétition avec les grands noms de la littérature mondiale, notamment Fatou Diome, Abd Al Malik, AbdourahmanWaberi pour ne citer que ceux-ci.

Qu’est-ce qui aura milité en faveur de la sélection de ce livre-là ?

Ce Prix rend hommage au grand écrivain Ahmadou Kourouma. Il récompense les écrivains africains et d’origine africaine d’expression française. Les œuvres sélectionnées et primées doivent s’inscrire dans l’héritage légué par l’écrivain Ahmadou Kourouma. Ces œuvres doivent caractériser l’esprit d’indépendance, la lucidité et la clairvoyance. Nous avons certainement tous lu les œuvres d’Ahmadou Kourouma, si Tant d’errances est retenu finaliste parmi les multiples titres proposés aux membres du jury présidé par M. Jacques Chevrier, cela dénote que ce livre répond à ces qualités léguées par Ahmadou Kourouma que nous ne nous lassons pas de lire depuis le secondaire.

Finalement, qui est l’auteur Mambi Magassouba ?

Sur le plan personnel, nous sommes liés par une relation professionnelle (éditeur/écrivain). Mais je le perçois comme un jeune discret et courtois. Par son écrit, on sent une personne intelligente et talentueuse.

Il a déjà publié dans une autre Maison d’édition son premier livre je crois. Je le découvre avec Tant d’errance. C’est un texte de qualité, caractérisé par sa souplesse et son ouverture. Il a un style d’écriture très fun. Il crée un rythme dense pour le lecteur. Franchement, dans ce texte, pas de monotonie. Accrocheur jusqu’au bout.

Dans ce texte, il réussit des transitions impeccables entre les chapitres. On y retrouve de l’humour, il a un vocabulaire riche et varié. Il y fait des descriptions très entrainantes. Il met en scène des personnages différents d’une part, et de l’autre, des personnages ordinaires que nous pouvons reconnaître et identifier au cours de notre lecture.

Ce texte décrit beaucoup de travers de notre société, la corruption, la migration, le racisme, la violence, l’exploitation minière sauvage, la dégradation de l’environnement, l’histoire politique… sans pour autant faire perdre de vue l’histoire maîtresse au lecteur.

Tant d’errances est un texte d’éveil, fort et puissant.

Propos recueillis par Boubacar Sanso BARRY

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