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Cheick Sako a été “profondément choqué” par la falsification de la nouvelle constitution

C’était sa première sortie publique depuis sa démission de son poste de ministre de la Justice, le 27 mai 2019. Me Cheick Sako a pris part ce dimanche 28 juin 2020, à l’émission ‘’Le Débat africain’’ de RFI. Et le sujet portait sur la falsification de la nouvelle constitution. Bien que la Cour constitutionnelle ait rendu un arrêt sur la question, le débat n’est donc pas clos. Ainsi, pour l’ancien ministre notamment, la falsification ne fait l’objet d’aucun doute. Et cela l’a “profondément choqué”, dans la mesure où selon lui, les ajouts qui ont été apportés à la nouvelle loi fondamentale auront permis d’y introduire des “dispositions liberticides”. Sauf qu’avec l’arrêt de la Cour constitutionnelle dont l’ancien Garde des Sceaux trouve qu’il a été pour le moins “curieux”, on est comme dans une impasse. Une impasse dont on ne peut sortir, à l’en croire, que par le biais du dialogue politique. Un dialogue qui devrait déjà commencer par l’engagement du président Alpha Condé de ne pas briguer un troisième mandat. En tout cas, telle est la suggestion de l’ancien ministre.

L’ancien ministre utilise plusieurs expressions pour parler de la falsification de la nouvelle constitution qui, à ses yeux, ne souffre d’aucun doute. Il emploie ainsi à la fois “hiatus”, “dichotomie” et “ambivalence”. Tout ça parce que pour Me Cheick Sako, “il n’y a pas d’ambigüité”. “Le second texte ne correspond pas au premier. Il y a une vingtaine de dispositions qui ont été soit modifiées, soit falsifiées”, dit-il à ce sujet. Et l’ancien ministre de donner des exemples à l’appui de son affirmation: “les dispositions relatives aux candidatures individuelles à l’élection présidentielle ont disparu. Il y a aussi l’introduction des parrainages comme condition de validation de la candidature à l’élection présidentielle. Et le troisième exemple qui m’interpelle tout particulièrement en tant qu’ancien ministre de la Justice, ça concerne la justice. Par exemple, l’article 13 du projet soumis à référendum énonce de façon claire, les principes de l’indépendance et de l’impartialité des tribunaux. Curieusement, dans l’article 13 du texte promulgué, cela est supprimé. C’est-à-dire que l’indépendance et l’impartialité des tribunaux sont supprimées. On consacre uniquement la compétence des tribunaux”.

Ainsi convaincu de la forfaiture, il dit en avoir été choqué. “J’ai été profondément choqué par ces modifications intervenues. Parce qu’il y a bien hiatus quelque part. Et c’est très grave. La conséquence ? C’est qu’il a été introduit dans le nouveau texte plusieurs dispositions liberticides susceptibles de créer de graves conflits plus tard”, souligne-t-il.

Et maintenant que la faute est consommée et que, d’une certaine façon, la Cour constitutionnelle l’a entérinée, Cheick Sako ne voit qu’une solution. Celle par le dialogue. Mais il insiste sur le fait qu’il ne doit pas s’agir d’un simulacre de dialogue. “Un dialogue politique où tout sera mis sur la table. Clairement, les conditions des uns et des autres, pour qu’on puisse purger. Sinon, on s’achemine vers des lendemains incertains”, note-t-il. Mais est-il seulement réaliste d’envisager un tel dialogue au regard des positions des uns et des autres? L’ancien ministre ne veut pas désespérer. “Il faut souhaiter que le bon sens et la sagesse des uns et des autres prévalent sur d’autres considérations. Il faut souhaiter que le président de la République comprenne et ne se présente pas à un troisième mandat. Ça c’est déjà une bonne solution”.

Est-ce seulement réaliste d’envisager qu’Alpha Condé puisse ne plus vouloir briguer un nouveau mandate? Attendons de voir.

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