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TERMINAL A CONTENEURS : des précisions sur les revendications des transitaires

Portiques

Si à première vue, la grève des transitaires du terminal à conteneurs du port autonome de Conakry annoncée pour ce vendredi 3 juillet 2020, interpelle le Groupe Bolloré dont la filiale Conakry Terminal gère ledit terminal, il faut dire que dans la réalité, la crise touche plusieurs acteurs dont la Direction générale du port autonome, les services de douane, le ministère des Transports, etc. D’autant que certains motifs allégués par les grévistes sont en rapport avec l’ensemble de ces parties prenantes. Il en découle donc qu’une gestion optimale de cette nouvelle crise au sein du port de Conakry requiert l’implication effective de tout le monde en vue d’une solution globale qui soit par conséquent pérenne. Une approche holistique d’autant plus nécessaire que de certaines de ces entités, des sources anonymes ont bien accepté de situer la part des responsabilités.

« J’admets que nos revendications sont pertinentes et bien logiques. Car nos activités sont considérablement ralenties à cause de la réduction des horaires de travail des douaniers. Or, pour nous, cette réduction, comme vous pouvez l’imaginer, se traduit par la lenteur au niveau de sortie de nos conteneurs », confie M. B, lui-même transitaire. Cependant, il trouve que certains points figurant dans la plateforme revendicative de ses camarades ne sont suffisamment pertinents. « En guise d’illustration, je ne comprends pas comment peut-on évoquer le refus de libération des espaces dédiés aux conteneurs au profit des voitures. Il en est de même du prétendu non respect du nombre de camions à faire entrer au terminal à conteneurs ainsi que du refus supposé de manutentionner les conteneurs vides ». De fait, l’incompréhension de notre interlocuteur résulte, selon lui, de la non prise en compte du contexte actuel marqué par la pandémie du Covid-19. Un contexte qui, rappelle-t-il, a entrainé la perturbation du trafic maritime mondial et les rotations des armateurs. « Pour ce qui est de la congestion portuaire imputée à Conakry Terminal, tout le monde à priori  sait qu’elle est consécutive à la décision de suppression des frais de stationnement des conteneurs par les autorités. Décision elle-même s’inscrivant dans le cadre du plan de riposte contre la pandémie du Coronavirus. De fait, n’étant plus contraints par le respect du délai de franchise qui, dois-je préciser, est de 10 jours ouvrés, les opérateurs économiques ont profité de l’occasion pour transformer indéfiniment le terminal en zone de stockage », nous explique en outre notre source.

Enfin, M.B trouve particulièrement illogique l’allégation selon laquelle les manutentionnaires refuseraient de charger les conteneurs vides. « C’est invraisemblable cela, dans la mesure où le manutentionnaire vit justement du chargement et du déchargement de ces conteneurs ». Sauf que, nous dit notre source, cette activité du manutentionnaire est elle-même dépendante de deux autres facteurs : la rotation des navires et  les horaires de travail. Deux facteurs affectés eux aussi par le Covid-19 en raison de la perturbation du trafic maritime mondial pour le premier et de l’instauration du couvre-feu pour le second.

Ces explications sont corroborées par un agent de la douane qui, pour des raisons bien évidentes, a préféré requérir l’anonymat. En particulier, il reconnait le caractère statique des horaires de travail en vigueur au port, en dépit d’une croissance notable des activités. « De 2016 à nos jours, le terminal à conteneurs a connu une croissance de l’ordre de 38 % de volume de conteneurs. Mais pendant cette période, les plages horaires pour la sortie des camions sont restées inchangées ».

En tout état de cause, du côté du Groupe Bolloré, on insiste sur le fait qu’en vertu de la convention de concession le liant au port autonome de Conakry, des investissements conséquents ont été faits, d’une part, pour rendre compétitif le port et d’autre part, pour l’optimisation des  espaces de stockage du terminal. L’on nous rapporte en effet qu’entre 2018 et 2020, le Groupe « a acheté et mis en service 8 portiques de parc pour un coût total de plus de 14 millions d’euros et aménagé le port sec de Kagbelen d’une capacité de 2000 véhicules, mis en service en mai dernier pour un coût total de 1,7 millions d’euros ».

Comme on le perçoit, la crise n’est pas nécessairement sans solution. En particulier, on peut en venir à bout tout d’abord en adaptant les plages horaires de la douane au contexte de la crise sanitaire actuelle, quitte à constituer des équipes de travail pour les week-ends (samedi et dimanche). Ensuite, en incitant les opérateurs économiques à respecter les délais de franchise, même si, en raison de la crise sanitaire, aucune pénalité ne pèse sur eux désormais. Au-delà, toutes ces pistes de solution pourraient être débattues dans le cadre d’une large concertation à laquelle prendraient part toutes les parties prenantes et dans un  dans un environnement moins agité. Etant entendu que la grève ne peut qu’accentuer les conséquences déjà préoccupantes du Covid-19 sur l’économie nationale.

La rédaction

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