Ce mercredi 12 août 2020, le Directeur général de la police, le général Ansoumane Camara, en recevant le Collectif des femmes de Guinée pour la paix, a émis le souhait qu’entre sa direction et ledit Collectif, puisse s’établir un partenariat devant permettre aux femmes en question d’aider la police à identifier les auteurs des tueries durant les manifestations de rue. Une proposition qui ne laisse pas indifférent Sékou Koundouno, en charge de la stratégie et de la planification du FNDC. L’activiste membre du front de lutte contre un troisième mandat en faveur d’Alpha Condé y voit à la fois le signe de la panique, mais une démarche relevant d’une diversion. D’une part, dit-il, avec la CPI qui annonce l’analyse des documents à elle déposés par le FNDC, le directeur de la police serait en train de s’emmêler les pinceaux. D’autre part, le souhait émis par le général Ansoumane Camara tendrait à se servir du Collectif des femmes pour faire prospérer la thèse selon laquelle les forces de l’ordre ne sont pas responsables des tueries en question. C’est en substance ce qu’on peut retenir de la réplique ci-dessous de Sékou Koundouno
Le Directeur Général de la Police est déboussolé au point de recruter et soudoyer un groupuscule de femmes qui auront pour mission de lui fournir de faux témoignages.
C’est le monde à l’envers. Comment comprendre que la police qui tue et persécute les opposants au 3ème mandat peut se permettre de demander aux citoyens d’enquêter sur une telle institution démissionnaire ?
C’est une diversion qui ne marche plus en Guinée. Je pense que M. Bafoe commence à réaliser que l’étau se resserre autour de lui du fait que le CPI ouvre une enquête préliminaire sur les nombreux crimes de sang dont il fait partie des commanditaires.
Ce sont eux qui cachent derrière eux les résultats d’autopsie en vue de dissimuler la vérité aux familles dont les enfants ont été lâchement assassinés par les forces de l’ordre aux ordres de sa hiérarchie.
La mise en scène qu’il est en train de faire avec ces femmes est une mauvaise communication dans la mesure où ça renforce l’argument que seule une juridiction impartiale comme la CPI peut rendre justice aux victimes. Toutes les institutions Guinéennes y compris la police sont corrompues.
C’est pourquoi le FNDC ainsi que les organisations de défense des droits humains documentent tous les crimes du régime sanguinaire dont Bafoé est un maillon fort. Ces preuves seront exhibées au moment opportun devant des juridictions impartiales.
Bafoe peut donc continuer à soudoyer des femmes pour l’aider à nier l’évidence mais qu’il n’ignore point que la CPI est désormais à sa trousse pour sa responsabilité dans la chaîne de décision des tueries de manifestants contre un mandat de trop en Guinée.
Sekou Koundouno
Responsable des stratégies et planification du FNDC
