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NOMINATION DE BOUBACAR YACINE DIALLO PRÉSIDENT DE LA HAC : “Je ne voyais pas dans l’équipe un autre plus que lui à la tête de cette institution”, dixit Djenabou Diallo, nouvelle commissaire

La nouvelle équipe de la Haute autorité de la communication (HAC) a été dévoilée cette semaine par un décret du président de la République. L’organe de régulation des médias en Guinée est désormais constitué de treize commissaires désignés comme suit : un par les imprimeurs, un par la Fédération des cinéastes de Guinée, un par le président du Conseil supérieur de la magistrature, un par le ministère des Postes, des télécommunications et de l’Economie numérique, un par le président de l’Assemblée nationale, trois par le président de la République et cinq par les associations de presse telles que l’Association guinéenne de la presse en ligne (Aguipel), l’Union des radios et télévisions libres de Guinée (URTELGUI), l’Association guinéenne des éditeurs de la presse indépendante (AGEPI), l’Association des journalistes de Guinée (AJG) et l’Association des professionnelles africaines de la communication (APAC).

Parmi ces treize membres de la nouvelle équipe de la HAC, figurent sept femmes dont une journaliste, Djenabou Diallo dit Batco, qui représente l’Association des professionnelles africaines de la communication (APAC). Au cours d’une interview par téléphone qu’elle a accordée au Djely, la fondatrice du site d’informations Friaguinee.net a déclaré qu’elle entend œuvrer dans ses nouvelles fonctions à l’émancipation des femmes journalistes durant les cinq prochaines années…

Ledjely.com : Vous avez été officiellement nommée commissaire à la HAC le 24 août dernier, quels sont vos sentiments ?

Faire partie de cette institution est une fierté, un honneur pour moi et pour tous les journalistes de l’intérieur du pays qui sont souvent oubliés quand il s’agit de pareilles opportunités. Je dirai aussi que c’est le fruit d’un travail acharné, d’un courage et d’une confiance en soi que j’ai pour un média qui a pour base l’intérieur du pays. En créant ce média, j’ai travaillé dur pour m’octroyer une place dans le monde médiatique guinéen. C’est ce qui m’a valu d’ailleurs la confiance des membres de l’APAC.

Justement, votre nomination à la HAC n’est qu’une confirmation de votre désignation par l’APAC. Comment le choix a-t-il été porté sur vous ?

Les membres de l’APAC m’ont vu à l’œuvre depuis que je suis dans l’association. Ils m’ont vu à l’œuvre dans le domaine des médias en train de me battre comme une lionne dans un milieu hautement masculin, être patronne de média en ligne en tant que femme, surtout d’un média d’informations générales qui n’est pas spécialisé… Mais avant d’être désigné, il a fallu qu’il y ait d’abord une campagne électorale à l’interne (par vidéos, ndlr) à travers laquelle j’ai décliné certains de mes objectifs, c’est-à-dire certaines choses que j’allais défendre en tant que journaliste une fois membre de la HAC. Nous étions deux candidates et j’ai été choisie par la grande majorité.

Quels sont donc ces objectifs ?

La HAC a ses objectifs principaux, c’est-à-dire réguler les médias, empêcher que l’Etat ne détourne l’objectif des médias, mais aussi défendre les journalistes en cas d’exactions. D’abord, je vais m’inscrire dans cette logique. Ensuite, en tant que femme représentante d’une association de femmes journalistes, il faudra aussi se préoccuper de la situation des femmes journalistes dans les médias. Dans un premier temps, je vais œuvrer pour que les femmes qui évoluent dans les médias bénéficient de postes de responsabilité à travers des campagnes de sensibilisation à ce niveau-là, que leur statut matrimonial, qu’elles soient célibataires, veuves ou mariées ne les empêche pas de graver des échelons ; parce que vous n’êtes pas sans savoir que la plupart des femmes journalistes sont tout le temps sur le terrain, elles sont reporters, rares sont celles qui sont rédactrices en cheffe ou encore cheffes des programmes, elles sont en bas de l’échelle. Donc, on souhaite que ces femmes là prouvent qu’elles le méritent bien sûr pour qu’elles puissent accéder à des postes de responsabilité. Beaucoup de choses vont s’en suivre après : je souhaiterais aussi que les États généraux des femmes journalistes s’organisent dans ce pays pour qu’elles échangent dans le but de trouver une solution à nos problèmes au sein des médias, etc.

Parlant de situation matrimoniale, qu’est-ce que cela implique pour vous en tant que mère de famille ?

C’est vrai que ce n’est pas facile de s’éloigner de sa famille. Mais puisque j’ai choisi d’être une femme active, il fallait s’y attendre quand même. Heureusement que certains de mes enfants (cinq au total, ndlr) sont maintenant grands, ils comprennent vraiment l’enjeu, les occupations de leur maman. Pour un départ, je vais aller seule, et les confier à mes parents qui sont tous les deux vivants. Je ne laisserai pas une grande nostalgie entre nous, puisque, heureusement pour moi, les deux villes Conakry et Fria ne sont pas assez distantes, je m’efforcerais à être à leurs côtés à la fin de chaque semaine pour leur permettre de sentir la chaleur maternelle, et bien sûr pour aussi montrer à l’époux que malgré le travail, le foyer et la famille sont importants.

Mais est-ce que vous pensez que la HAC, dans sa configuration actuelle, avec un président désormais nommé par décret, vous permettra de relever vos défis ? Que pensez-vous globalement de la nouvelle loi sur la HAC ?

Je m’abstiens de faire un commentaire sur la loi sur la HAC puisqu’elle est déjà adoptée. Par contre ce que je peux dire par rapport à la nomination de Boubacar Yacine Diallo (URTELGUI) comme président de l’institution, je ne voyais pas, en tout cas dans l’équipe, un autre plus que lui à la tête de cette institution. Maintenant ce qu’on peut attendre de la HAC avec ces nouveaux visages-là, c’est que nous les cinq journalistes qui seront là-bas, nous allons nous battre pour vraiment sauver les intérêts de nos collègues journalistes.

Propos recueillis par Hawa Bah

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