En Guinée, la troisième bataille entre le président sortant Alpha Condé et l’opposant Cellou Dalein Diallo aura bien lieu le 18 octobre. Ce dernier, après ses échecs de 2010 et 2015, tente un coup de poker quitte à rompre les liens avec le mouvement de boycott de scrutin né de la volonté du chef de l’État de briguer un troisième mandat contesté.
Les hésitations de Cellou Dalein Diallo n’auront pas duré longtemps. Le patron de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et chef de l’opposition non parlementaire s’est résolu à tenter sa chance à la présidentielle du 18 octobre. Pris en tenaille entre le marteau de son parti et l’enclume du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), cet ancien Premier ministre fera face au chef de l’État Alpha Condé, leader du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG Arc-en-ciel) et candidat à un troisième mandat contesté à la tête du pays.
Cet affrontement sera la troisième bataille présidentielle entre les deux « éléphants » qui cristallisent la vie politique guinéenne depuis dix ans.
Regroupement hétéroclite de partis, de syndicats, d’organisations de la société civile et de personnalités indépendantes, le FNDC –dont le fer de lance est le parti de Cellou Dalein Diallo– a boycotté tous les processus électoraux depuis que le Président Condé a décidé de modifier la Constitution pour briguer un troisième mandat.
Le référendum du 22 mars dernier, couplé avec les législatives, a en effet donné au Président sortant l’opportunité de se représenter grâce à un « oui » à près de 90%. Sommé par le FNDC de clarifier ses intentions par rapport au scrutin du 18 octobre, le leader de l’UFDG a souligné, samedi 5 septembre, devant ses partisans être « candidat […] pour faire perdre Alpha Condé dans les urnes ». Pour le Front, cette décision vaut « retrait volontaire du mouvement », selon un communiqué publié ce 9 septembre. Lire la suite ici.