Depuis 24 heures, un rigoureux dispositif sécuritaire procède à un filtre du passage au niveau du pont 8 novembre, à la rentrée de Kaloum. La mission ? Empêcher les motards d’accéder au centre-ville. Une mesure consécutive à la manifestation du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) de ce mardi 29 septembre 2020.
Si ces derniers mois, à la veille de chaque manifestation de la plateforme anti-troisième mandat, ce dispositif s’est déployé à la hauteur du pont 8 novembre, celui qui s’y trouve depuis hier semble particulièrement rigoureux. Ainsi, les forces de sécurité ne se contentent pas de filtrer le passage dans la matinée. Elles y sont toute la journée. Une situation que les conducteurs de moto disent ne pas comprendre. « Ils refusent que nous déposions nos clients en ville car, selon eux, nous en profiterions pour organiser la pagaille à Kaloum. Et ils refusent même que nos amis qui sont de Kaloum puissent y revenir“, se lamente un conducteur de Taxi moto
Amadou Bah, lui aussi conducteur de taxi-moto, affiche l’étonnement qui était le sien quand, en arrivant à hauteur du pont dans les bandes de midi, il lui a été sèchement notifié qu’il ne passerait pas. « J’étais surpris quand on m’a dit que je ne peux pas accéder au centre-ville à 12h40 minutes, alors que d’habitude c’est le matin qu’on n’a pas accès quand il n’y a manifestation. Du coup, quand nous prenons le passager à Madina, nous le laissons au niveau du pont. Et c’est quand il a traversé qu’il prend un autre pour le déposer à sa destination finale », explique-t-il.
D’ores et déjà, certains des plaignent des abus de quelques-uns qui ne se contentent pas de leur bloquer le passage. Mais ils vont jusqu’à confisquer les engins. « J’ai quitté Kaloum avec ce Libanais. Mais arrivé ici, le policier m’arrête s’empare de la clé de la moto et la confisque, alors que ses collègues de devant m’ont laissé passer », se plaint un autre taxi-motard.
Balla Yombouno